Le laboratoire d'isolement et de transplantation cellulaire (LITC), fondé en 1991 et dirigé par trois pontes du monde médical, est spécialisé dans la greffe d'îlots pancréatiques.
Mais ces cellules ne peuvent pas toujours être transplantées et les jeter constitue une perte conséquente. Une autre possibilité, explique le Matin Dimanche, est de les utiliser à des fins de recherche.
Problème: en Suisse, la loi fédérale de 2007 sur la transplantation d'organes, de tissus et de cellules exige "un consentement écrit de la part du donneur, ou de ses proches". Ce qui n'a pas été fait à Genève.
Pas forcément illégal (depuis 2014)
Depuis l'entrée en vigueur en 2014 de la loi fédérale relative à la recherche sur l'être humain (LRH), des prélèvements minimes de substances sur des défunts ou durant une transplantation peuvent être effectués sans consentement, relève le journal dominical.
Reste à déterminer si les recherches genevoises peuvent être considérées comme "minimes".
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Une affaire à plusieurs volets
Alerté en mars, le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia indique avoir immédiatement fait suspendre les activités de recherche. Un audit a été lancé dans la foulée. "Ni l'aspect légal, ni l'aspect éthique, ni l'aspect de gestion administrative et financière n'ont fait l'objet (...) d'une gestion suffisamment professionnelle basée sur la clarté, la transparence et la traçabilité", écrit l'audit final du 4 octobre.
L'affaire compte en effet d'autres volets. Un volet éthique, d'abord. Selon Le Matin Dimanche, les démarches auprès de la Commission cantonale d'éthique (CCE) étaient incomplètes. Un volet financier, ensuite. Le journal dominical rapporte que 12 comptes différents et une "comptabilité à deux niveaux" ont été relevés par l'audit. L'opacité comptable est telle qu'elle devra faire l'objet d'une analyse financière plus en profondeur.
Les trois professeurs impliqués démentent
Le journal dominical indique que la direction de l'hôpital est empruntée et que sa gestion du dossier pose question, dans la mesure où des signaux d'alerte étaient apparus bien avant le lancement de l'audit. Les trois professeurs concernés, eux, démentent toutes les accusations à leur encontre. Ils seront tout de même convoqués à un entretien de service devant la direction des HUG.