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La Confédération finance deux projets à près de 2 millions à l'Uni de Neuchâtel

L'entrée de l'Université de Neuchâtel. [Keystone - Sandro Campardo]
L'entrée de l'Université de Neuchâtel. - [Keystone - Sandro Campardo]
Un groupe de recherche de l'Institut d'informatique de l'Université de Neuchâtel a décroché 2 millions de francs, dont 1,6 million de la Confédération venue compenser le désistement européen.

Trois projets devaient être financés par la Commission européenne dans le programme-cadre Horizon 2020. Mais cette dernière a annulé le financement de deux des trois projets, peu après la votation du 9 février 2014 sur l'immigration de masse.

C'est donc la Confédération qui compensera cette manne, à hauteur de 1,6 million, a indiqué lundi à la RTS Hugues Mercier, directeur scientifique du projet SafeCloud, à l'Université de Neuchâtel.

"A la merci des gouvernements"

Le projet SafeCloud, qui bénéficie à lui seul d'un million de francs, veut augmenter la sécurité des "clouds", ces systèmes de stockage et de partage de données sur internet, en cryptant et en fragmentant ces données personnelles. Chacune des parties seraient ainsi stockées dans divers lieux géographiques, chez des prestataires différents.

Selon Hugues Mercier, ces prestataires, comme Dropbox, Google Drive ou Amazon, sont "faillibles et à la merci des pirates informatiques ou de gouvernements qui pourraient exiger un accès aux documents".

Feriel Mestiri

>> Lire le communiqué de presse de l'Université de Neuchâtel.

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Sécurité versus surveillance contre le terrorisme

Au moment où les gouvernements européens penchent vers une augmentation de la surveillance informatique, il paraît contradictoire d'offrir en parallèle plus de moyens pour sécuriser les données. Hugues Mercier, directeur scientifique du projet SafeCloud à l'Université de Neuchâtel, confirme: "N'importe quel processus cryptographique peut être utilisé à des fins malveillantes, par exemple pour sécuriser des conversations."

Mais selon lui, la sécurité informatique a plus d'avantages que d'inconvénients. "La sécurité informatique est à la base de notre système bancaire et du commerce électronique. Il y a beaucoup plus de dérives et d'abus liés au piratage et à l’espionnage informatique que de complots terroristes déjoués grâce à la surveillance électronique. Et que se passera-t-il si des individus malveillants intégrent ces agences de surveillances, qui ne sont pas infaillibles?", interroge l'expert, pour qui il est effectivement difficile de jouer sur les deux tableaux.

Les projets dans le détail

Le projet SafeCloud bénéficie à lui seul de 1 million de francs sur trois ans pour l'Université de Neuchâtel. Il servira à financer deux doctorants à plein temps, appuyés par des chercheurs post-doctoraux.

Le second projet, SecureCloud, obtient 600'000 francs pour traiter de la sécurité de grandes masses de données (Big Data), en axant les recherches sur les nouvelles technologies matérielles sécurisées.

Quant au troisième projet, nommé EBSIS, il recevra 400'000 francs de la Commission européenne dans le cadre d'un partage de compétences avec des partenaires moins bien dotés de l'UE. L’Université de Neuchâtel partagera son expertise en systèmes d'échange de données informatiques à grande échelle avec une université en Roumanie.