Mis en cause dans l'affaire Giroud, le conseiller d'Etat Maurice Tornay (PDC) a tenu à faire pour la première fois une mise au point officielle par voie de communiqué vendredi. Il se défend d'avoir été "complice ou instigateur d'une quelconque fraude fiscale" via sa fonction de réviseur de la société du marchand de vins soupçonné d'avoir caché des millions au fisc.
Pour expliquer son manque de communication sur le dossier, le président du Conseil d'Etat explique qu'il était tenu au secret fiscal en raison de sa fonction de chef du Département des finances et qu'une société de révision n'a pas le droit de s'exprimer le dossier d'un client.
Pas d'ingérence
Maurice Tornay assure également que "les informations issues de mon activité professionnelle antérieure, tout comme celles que j’ai reçues du Service cantonal des contributions, n’ont en aucune façon influencé l’avancement des procédures".
"Je peux affirmer n'être intervenu à aucun stade ni en aucune manière" dans le traitement du dossier Giroud, ajoute le ministre PDC.
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Commission d'enquête parlementaire exigée
Le PDC valaisan est également sorti du bois vendredi, peu après le communiqué de Maurice Tornay.
Afin de "rétablir la vérité" suite aux "rumeurs suspicieuses voire fallacieuses jetant le discrédit sur le Conseiller d'Etat", le parti annonce qu'il déposera une intervention parlementaire urgente demandant la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire.
Rappelant qu'une "enquête approfondie de l’Administration fédérale des contributions a conclu qu'aucune faute ne pouvait être reprochée" à Maurice Tornay, le PDC du Valais romand appelle les autres partis à soutenir sa proposition.
Retour sur l'affaire
Selon un arrêt du Tribunal pénal fédéral, Dominique Giroud aurait soustrait 13 millions de francs au fisc.
Le groupe aurait fraudé durant 10 ans sur ses bénéfices.
Or, à l'époque des faits, entre 2001 et 2009, c'est la fiduciaire de Maurice Tornay, conseiller d'Etat valaisan en charge des finances, qui révisait les comptes de 3 sociétés du Groupe Giroud.
Maurice Tornay avait admis la semaine dernière sur les ondes de la radio Rhône FM qu'il avait appris, à titre privé, l'existence de cette affaire en août 2010.
L'ancien réviseur des comptes du groupe Giroud aurait décidé de ne pas alerter ses services par respect de la séparation des pouvoirs.
Dominique Giroud serait sur le point de trouver un accord avec l'administration pour régler l'affaire.