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Les députés vaudois approuvent les comptes 2023, non sans inquiétudes

Les députés vaudois approuvent les comptes 2023, non sans inquiétudes. [Keystone]
Les députés vaudois approuvent les comptes 2023, non sans inquiétudes / Le Journal horaire / 23 sec. / mardi à 20:03
Le Grand Conseil vaudois a largement validé mardi les comptes 2023 du canton, qui ont bouclé sur un résultat négatif, non sans quelques inquiétudes et mises en garde pour l'avenir. A droite, des députés ont réclamé une "cure d'amaigrissement" dans les postes de l'Etat.

Les comptes ont été acceptés par 125 oui contre cinq non et une abstention. Pour la première fois depuis 2004, ils s'affichent en rouge, essuyant un déficit opérationnel de 39 millions, mais moins marqué que celui prévu au budget (-230 millions).

A relever toutefois que sur un niveau purement comptable, le résultat 2023 est positif à 51 millions de francs. Cela s'explique par des mécanismes techniques de bouclement, notamment des dissolutions de préfinancement.

Taille de l'Etat en question

Les discussions ont beaucoup tourné autour de la taille de l'Etat, c'est-à-dire sur la croissance des charges. C'est l'UDC qui s'est montrée la plus alarmiste, plaidant pour une baisse significative des charges.

Le patient a besoin d'un programme d'amaigrissement qui passe par une diminution des charges

Cédric Weissert, chef de groupe UDC au Grand Conseil vaudois

"Elles ne sont plus maîtrisables. Les coûts de l'asile et de la fonction publique explosent. Le canton est trop gros, trop gras. Un peu de fitness ne lui ferait pas de mal", a lancé le chef de groupe Cédric Weissert. "Le patient a besoin d'un programme d'amaigrissement qui passe par une diminution des charges", a-t-il insisté.

Le député PLR Guy Gaudard lui a emboîté le pas. "L'Etat doit se fixer un plafond de dépenses. Il est trop gras. Il a besoin d'une cure d'amaigrissement", a-t-il affirmé.

"Ne pas céder à la panique"

Son chef de parti Nicolas Suter a été plus mesuré. "Si les comptes sont acceptables, la croissance des charges est inquiétante. Il ne faut toutefois pas céder à la panique. Il faut un travail de fond, introspectif, sur l'efficience du fonctionnement de l'Etat".

A gauche, plusieurs députés PS à l'instar de Sébastien Cala (chef de groupe) et Julien Eggenberger ont critiqué ces propos de la droite. "Merci de nous dire précisément où vous comptez tailler dans les charges au lieu de dire des généralités", ont-ils dit en substance.

Leur camarade Amélie Cherbuin a, elle, dénoncé le fait que la droite continue de vouloir réduire toujours plus les impôts. "C'est dangereux et irresponsable", a-t-elle déclaré.

"Stratégie des caisses vides"

Plus à gauche encore, Hadrien Buclin (EP) a surenchéri: "La droite est responsable de la situation du canton avec une marge de manoeuvre financière qui se réduit comme peau de chagrin (...) Sa stratégie des caisses vides n'est bonne qu'à justifier des coupes dans les prestations publiques".

La situation est, certes, préoccupante, mais elle est sous contrôle

Valérie Dittli, ministre en charge des finances

De son côté, la ministre en charge des finances Valérie Dittli a tenu à rassurer les députés de tous bords. "La situation est, certes, préoccupante, mais elle est sous contrôle". Elle a mis deux mots-clés en avant: prudence et priorisation.

ats/fgn

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