"Nous avons utilisé des organismes qui sont déjà présents dans le sol et des bactéries bénéfiques pour les plantes. Nous les avons appliqués dans les champs pour lutter contre cette chrysomèle, sans pesticides ni OGM", explique Geoffrey Jaffuel, chercheur en biologie, vendredi dans le 12h45.
La chrysomèle des racines du maïs, "Diabrotica virgifera" en latin, vient d'Amérique du Nord. De l'autre côté de l'Atlantique, les dégâts causés par cet insecte se chiffrent chaque année entre un et deux milliards de dollars.
Méthode efficace
La méthode naturelle neuchâteloise se révèle plutôt efficace. Selon de récents tests effectués, en plein champ, dans l'Etat américain du Missouri, ces remèdes réduiraient de 20% à 50% l’impact d’une chrysomèle sur le maïs.
"Ces organismes infectent les chrysomèles. Ils se développent et pénètrent à l'intérieur du ravageur, ce sont des parasites. Ils vont soit le tuer, soit réduire sa vitalité", détaille Geoffrey Jaffuel.
Rotation des cultures
La Suisse aussi est frappée par ce fléau. Apparue au Tessin il y a vingt ans, la chrysomèle progresse: sa présence a été constatée dans le canton de Vaud en 2017 et dans le Jura l’an dernier.
Pourtant, dans les champs de maïs suisses, la lutte biologique, tout comme le recours aux pesticides, ne sont pas les méthodes privilégiées. La rotation des cultures, qui s'avère très efficace contre la chrysomèle, fait l'affaire, pour l’instant.
"Le ravageur pond dans le maïs pendant l'été et l'automne. L’année suivante, les larves vont éclore et se nourrir du maïs. Par conséquent, dès que l'on coupe la chaîne, c'est-à-dire que l'on ne fait pas deux années de suite de maïs, les larves vont mourir", indique Stève Breitenmoser, entomologiste à l'Agroscope de Changins.
Julien Guillaume/gma