Les PC, smartphones, tablettes électroniques et autres joujoux modernes nécessitent chaque année quelque 320 tonnes d'or et 7500 tonnes d'argent, pour une valeur de 17 milliards d'euros. Mais une part minime de ces métaux, moins de 15%, sera recyclée, a indiqué vendredi l'Université des Nations unies (UNU), un établissement de recherche et de formation dépendant de l'ONU.
Les déchets électriques et électroniques (DEEE) constituent ainsi des gisements miniers sous-exploités, selon les conclusions d'experts réunis lors d'un colloque académique organisé la semaine dernière au Ghana.
Une partie de l'or "gâché" dans un recyclage inadapté
Les technologies existent dans les pays industrialisés pour recycler ces métaux, mais le taux de collecte y reste faible. Dans les pays en développement, ce taux est beaucoup plus élevé grâce à "un secteur de recyclage informel actif", pouvant atteindre 80 à 90%. Mais une bonne partie de l'or est gâché en raison de méthodes assez rudimentaires.
La valeur de ce gisement sous-exploité est pourtant, selon l'estimation de ces experts, "40 à 50 fois" supérieure à celle des minerais extraits du sol: il y a environ 200 grammes d'or dans une tonne de circuits imprimés et 300 g dans une tonne de téléphones mobiles, contre 5 g dans une tonne de minerai.
"Un jour, probablement plus tôt que tard, les gens vont se pencher sur une inefficacité aussi coûteuse et se demander comment nous avons pu être si myopes", a commenté dans un communiqué Ruediger Kuehr, secrétaire exécutive d'un partenariat regroupant des agences de l'ONU, des industriels, des scientifiques et des ONG sur la question des DEEE.
"Pour pouvoir continuer à fabriquer des batteries pour les voitures électriques, des panneaux solaires, des télévisions à écrans plats et tous ces produits de plus en plus populaires, il faut recycler les éléments rares", a-t-elle ajouté.
afp/jzim