La plateforme Deeption récolte les opinions des internautes sur le web et les réseaux sociaux: "Sur les élections américaines, des dizaines de millions de messages ont été analysés, notamment sur Twitter", explique à la RTS Jean-Luc Jaquier, l'un des concepteurs de l'outil. Lancé en décembre 2015 et testé lors de la conférence sur le climat à Paris, ce système avait prédit le oui des Britanniques au Brexit.
Ces derniers mois, Deeption a observé comment réagissait la public durant la campagne présidentielle américaine, au moyen d'un algorithme permettant de comprendre les opinions exprimées sur le web. Les données récoltées concernent les opinions exprimées pour la première fois par les internautes ou par ceux qui ont changé d'avis: "Le système analyse l’opinion de manière correcte dans plus de 90% des messages, même en cas d'ironie", précise Jean-Luc Jaquier.
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Plus de deux points d'avance
Ces mesures montrent les tendances du changement dans l’opinion publique: elles permettent de faire des prédictions et de devancer les sondages de un à trois jours. Et, selon les derniers chiffres, c'est la candidate démocrate qui est dans la meilleure position pour remporter l'élection mercredi, avec 46,7% d’opinions favorables contre 44,5% pour son rival républicain, en amont du calcul de la majorité des grands électeurs.
A noter que, depuis le premier débat présidentiel à la fin septembre, l’ancienne secrétaire d'Etat a toujours dominé l'homme d'affaires avec toutefois un retour de Donald Trump lors de l'annonce de l'enquête du FBI sur les courriels de Hillary Clinton à la fin octobre.
La popularité des candidats observée en temps réel
La récolte des nouvelles opinions quotidiennes a également permis d'observer en temps réel la popularité des deux candidats en fonction des événements lors de la campagne. On note par exemple un pic en faveur de Hillary Clinton le 26 septembre après le premier débat présidentiel, ainsi que le 8 octobre, après la publication de la vidéo de Donald Trump tenant des propos sexistes.
A l'inverse, l'enquête du FBI sur les courriers électroniques de la démocrate a fait chuter sa cote fin octobre.
hend