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Quand les gestes des sportifs deviennent des symboles politiques

La coureuse Kathrine Switzer attaquée par un officiel de la course, Jock Semple, lors du marathon de Boston en 1967.  Image publiée à l'origine dans le Boston Herald, distribué par l'Associated Press et publié dans de nombreux journaux le 20 avril 1967. [Boston Herald]
La coureuse Kathrine Switzer attaquée par un officiel de la course, Jock Semple, lors du marathon de Boston en 1967. Image publiée à l'origine dans le Boston Herald, distribué par l'Associated Press et publié dans de nombreux journaux le 20 avril 1967. - [Boston Herald]
En plein Euro 2024, les attaquants français Marcus Thuram et Kilian Mbappé ainsi que le gardien espagnol Unai Simon ressuscitent le sempiternel débat sur les prises de position politiques des sportifs. La faute aux législatives françaises anticipées, qui voient l’extrême droite au bord de la conquête du pouvoir. Or, le sujet n’est pas nouveau. Exemple à travers une rétrospective par l'image. 

Le 15 juin 2024, coup de tonnerre dans le monde du ballon rond. Il faut "se battre pour que le RN ne passe pas", lance en pleine conférence de presse Marcus Thuram, footballeur international de l'équipe de France. Le lendemain, c’est au tour de Kilian Mbappé de lui emboîter le pas. Son compatriote le défend, tout en nuances. Le capitaine des Bleus appelle "les jeunes à aller voter", car "les extrêmes sont aux portes du pouvoir", sans cibler en particulier le Rassemblement national.

>> Voir au sujet de la prise de position de Kilian Mbappé :

Le débat sur la victoire du RN lors des européennes s'est invité à la table de l'équipe de France de football
Le débat sur la victoire du RN lors des européennes s'est invité à la table de l'équipe de France de football / 19h30 / 1 min. / le 17 juin 2024

Rebelotte lundi 17 juin. Le gardien de l'Athletic de Bilbao, l’Espagnol Unai Simon, qui avait été aligné sur la feuille de match de la première rencontre de l’Espagne contre la Croatie samedi 15 juin, y va de sa prise de position politique personnelle. Pour lui, les joueurs, du fait de leur grande influence dans le monde et la société, "devraient laisser la politique aux autres".

Surgissements de symboles politiques forts

Dans l'histoire du sport, les athlètes sont astreints à des modes d'expression politique difficiles ou inexistants: des conférences de presse centrées uniquement sur leurs performances; peu voire aucune autre tribune médiatique; une parole souvent discréditée et jugée non pertinente; des fédérations et des clubs qui découragent activement les prises de position publiques; une culture de l'"apolitisme", comme le laisse entendre le gardien espagnol.

Cette mise en sourdine conduit certains sportifs "engagés" à faire preuve de créativité. Par des gestes symboliques forts, ils outrepassent l'invisibilisation de leurs positions politiques. Un surgissement de symboles militants, hors de contrôle des autorités établies, qui fait partie intégrante de l'histoire mondiale du sport et qui rappelle que Kilian Mbappé et Marcus Thuram ne sont pas des exceptions. Petit florilège par ordre chronologique.

>> 1967. Marathon de Boston, USA. Une coureuse brise les barrières sexistes :
La coureuse Kathrine Switzer attaquée par un officiel de la course, Jock Semple, lors du marathon de Boston en 1967. Légende originale : "Qui a dit que la galanterie était morte ? ... Une jeune fille dont le nom n'était que "K. Switzer of Syracuse" s'est retrouvée sur le point d'être expulsée du marathon de Boston, normalement réservé aux hommes, mercredi, lorsqu'un compagnon, Thomas Miller, de Syracuse, a remis l'officiel de la course à sa place. La séquence montre Jock Semple s'approchant pour intercepter Mlle Switzer, puis se faire renvoyer par Miller. Image publiée à l'origine dans le Boston Herald, distribué par l'Associated Press et publié dans de nombreux journaux le 20 avril 1967.
La coureuse Kathrine Switzer attaquée par un officiel de la course, Jock Semple, lors du marathon de Boston en 1967. Légende originale : "Qui a dit que la galanterie était morte ? ... Une jeune fille dont le nom n'était que "K. Switzer of Syracuse" s'est retrouvée sur le point d'être expulsée du marathon de Boston, normalement réservé aux hommes, mercredi, lorsqu'un compagnon, Thomas Miller, de Syracuse, a remis l'officiel de la course à sa place. La séquence montre Jock Semple s'approchant pour intercepter Mlle Switzer, puis se faire renvoyer par Miller. Image publiée à l'origine dans le Boston Herald, distribué par l'Associated Press et publié dans de nombreux journaux le 20 avril 1967.
>> 16 octobre 1968. JO de Mexico, Mexique. Deux poings levés contre la ségrégation raciale :
Tommie Smith, au centre, et John Carlos, deux athlètes américains, tendent leurs mains gantées vers le ciel en signe de protestation contre la ségrégation raciale aux USA et regardent vers le bas pendant l'interprétation de l'hymne national américain, après que Tommie Smith ait reçu l'or et John Carlos le bronze pour la course de 200 mètres aux Jeux olympiques de Mexico, le 16 octobre 1968. [KEYSTONE - ANONYMOUS]
Tommie Smith, au centre, et John Carlos, deux athlètes américains, tendent leurs mains gantées vers le ciel en signe de protestation contre la ségrégation raciale aux USA et regardent vers le bas pendant l'interprétation de l'hymne national américain, après que Tommie Smith ait reçu l'or et John Carlos le bronze pour la course de 200 mètres aux Jeux olympiques de Mexico, le 16 octobre 1968. [KEYSTONE - ANONYMOUS]
>> 30 juillet 1980. JO de Moscou, URSS. Le bras d'honneur au Kremlin et son monde :
Le perchiste polonais Wladyslaw Kozakiewicz fait un geste vers la foule moscovite pour tancer l'URSS, après avoir établi un nouveau record du monde lors de la finale olympique du saut à la perche, le 30 juillet 1980 à Moscou, et remporté la médaille d'or. [AFP - JEAN-CLAUDE DELMAS]
Le perchiste polonais Wladyslaw Kozakiewicz fait un geste vers la foule moscovite pour tancer l'URSS, après avoir établi un nouveau record du monde lors de la finale olympique du saut à la perche, le 30 juillet 1980 à Moscou, et remporté la médaille d'or. [AFP - JEAN-CLAUDE DELMAS]
>> 6 septembre 1995. Match Suisse-Suède, Goeteborg, Suède. L'équipe de Suisse de football veut torpiller les essais nucléaires français :
Le 6 septembre 1995 à Goeteborg, avant le match Suisse-Suède, l'équipe nationale suisse de football (de gauche à droite: Christophe Ohrel, Ciriaco Sforza, Adrian Knup, Stéphane Henchoz, Sébastien Fournier, Alain Sutter et Marc Hottiger) proteste contre les essais de la bombe atomique que la France veut réaliser sur l'atoll de Muruora. Sur la banderole, on peut lire « Stop it Chirac ». [KEYSTONE - KARL MATHIS]
Le 6 septembre 1995 à Goeteborg, avant le match Suisse-Suède, l'équipe nationale suisse de football (de gauche à droite: Christophe Ohrel, Ciriaco Sforza, Adrian Knup, Stéphane Henchoz, Sébastien Fournier, Alain Sutter et Marc Hottiger) proteste contre les essais de la bombe atomique que la France veut réaliser sur l'atoll de Muruora. Sur la banderole, on peut lire « Stop it Chirac ». [KEYSTONE - KARL MATHIS]
>> 15 mars 1996. Match Denver Nuggets-Chicago Bulls (NBA), Chicago, USA. Une prière musulmane pendant l'hymne américain :
Le défenseur des Denver Nuggets Mahmoud Abdul-Rauf (C) incline la tête pour prier, le 15 mars 1996 à Chicago, dans l'Illinois, pendant l'hymne national américain, avant un match contre les Chicago Bulls. Trois jours plus tôt, Abdul-Rauf avait été suspendu pour un match après avoir refusé de se lever pour l'hymne national, le 12 mars 1996. La photo du basketteur en pleine prière est devenu le symbole de son combat contre l'islamophobie aux USA. Il jugeait en outre que le drapeau américain était un « symbole d'oppression », d'où son refus d'entonner l'hymne. [AFP - ERIC CHU]
Le défenseur des Denver Nuggets Mahmoud Abdul-Rauf (C) incline la tête pour prier, le 15 mars 1996 à Chicago, dans l'Illinois, pendant l'hymne national américain, avant un match contre les Chicago Bulls. Trois jours plus tôt, Abdul-Rauf avait été suspendu pour un match après avoir refusé de se lever pour l'hymne national, le 12 mars 1996. La photo du basketteur en pleine prière est devenu le symbole de son combat contre l'islamophobie aux USA. Il jugeait en outre que le drapeau américain était un « symbole d'oppression », d'où son refus d'entonner l'hymne. [AFP - ERIC CHU]
>> 26 janvier 2008. Coupe d'Afrique des Nations, Kumasi, Ghana. "Sympathize with Gaza" :
L'Égyptien Abou Traika célèbre son but lors du match de football du groupe C de la Coupe d'Afrique des Nations contre le Soudan, à Kumasi, au Ghana, le samedi 26 janvier 2008. Sous son maillot, le message "Sympathize with Gaza", faisant référence à l'opération "Plomb durci" de l'armée israélienne à Gaza, qui a fait plus de 1300 morts entre décembre 2008 et janvier 2009. [KEYSTONE - THEMBA HADEBE]
L'Égyptien Abou Traika célèbre son but lors du match de football du groupe C de la Coupe d'Afrique des Nations contre le Soudan, à Kumasi, au Ghana, le samedi 26 janvier 2008. Sous son maillot, le message "Sympathize with Gaza", faisant référence à l'opération "Plomb durci" de l'armée israélienne à Gaza, qui a fait plus de 1300 morts entre décembre 2008 et janvier 2009. [KEYSTONE - THEMBA HADEBE]
>> 17 août 2008. JO de Pékin, Chine. Porter la lutte du peuple tibétain au coeur de l'empire du Milieu :
Le Polonais Szymon Kolecki lors de la séance d'épaulé-jeté de l'épreuve masculine d'haltérophilie pendant les Jeux Olympiques de Pékin de 2008, au gymnase de l'Université d'aéronautique et d'astronautique de Pékin, à Pékin, en Chine, le 17 août 2008. Kolecki a soulevé 179 kg et 226 kg avec un total de 403 kg pour remporter la médaille d'or. Il s'est aussi et surtout rasé la tête en soutien au peuple tibétain, opprimé par le Parti communiste chinois. [KEYSTONE - ALESSANDRO DELLA BELLA]
Le Polonais Szymon Kolecki lors de la séance d'épaulé-jeté de l'épreuve masculine d'haltérophilie pendant les Jeux Olympiques de Pékin de 2008, au gymnase de l'Université d'aéronautique et d'astronautique de Pékin, à Pékin, en Chine, le 17 août 2008. Kolecki a soulevé 179 kg et 226 kg avec un total de 403 kg pour remporter la médaille d'or. Il s'est aussi et surtout rasé la tête en soutien au peuple tibétain, opprimé par le Parti communiste chinois. [KEYSTONE - ALESSANDRO DELLA BELLA]
>> 17 mars 2013. Match AS Roma-Parma FC, Rome, Italie. Carton rouge au racisme, par Francesco Totti :
L'attaquant italien et capitaine de l'AS Roma, Francesco Totti, montre le symbole du carton rouge, dans une perspective de lutte contre le racisme, avant le match de football de la Serie A italienne AS Roma vs Parma FC au stade Olimpico à Rome, en Italie, le 17 mars 2013. [KEYSTONE - LUCIANO ROSSI/AS ROMA]
L'attaquant italien et capitaine de l'AS Roma, Francesco Totti, montre le symbole du carton rouge, dans une perspective de lutte contre le racisme, avant le match de football de la Serie A italienne AS Roma vs Parma FC au stade Olimpico à Rome, en Italie, le 17 mars 2013. [KEYSTONE - LUCIANO ROSSI/AS ROMA]
>> 27 avril 2014. Match Los Angeles Clippers-Golden State Warriors (NBA), Oakland, Californie, USA. Retourner son maillot contre le racisme :
Les membres des Los Angeles Clippers écoutent l'hymne national américain avant le quatrième match du premier tour des séries éliminatoires de basket-ball de la NBA contre les Golden State Warriors, le dimanche 27 avril 2014, à Oakland, en Californie. Les Clippers ont choisi de ne pas s'exprimer publiquement au sujet du propriétaire du club Donald Sterling, qui avait tenu des propos racistes. Au lieu de cela, ils ont protesté en silence. Les joueurs ont porté leurs maillots rouges des Clippers à l'envers pour cacher le logo de l'équipe. [KEYSTONE - MARCIO JOSE SANCHEZ]
Les membres des Los Angeles Clippers écoutent l'hymne national américain avant le quatrième match du premier tour des séries éliminatoires de basket-ball de la NBA contre les Golden State Warriors, le dimanche 27 avril 2014, à Oakland, en Californie. Les Clippers ont choisi de ne pas s'exprimer publiquement au sujet du propriétaire du club Donald Sterling, qui a tenu des propos racistes. Au lieu de cela, ils ont protesté en silence. Les joueurs ont porté leurs maillots rouges des Clippers à l'envers pour cacher le logo de l'équipe. [KEYSTONE - MARCIO JOSE SANCHEZ]
>> 21 août 2016. JO de Rio, Brésil. Courir pour la paix en Ethiopie :
Le médaillé d'argent Feyisa Lilesa, originaire d'Éthiopie, lors d'une cérémonie de remise des prix alors qu'il croise les poignets pour tenter d'attirer l'attention du monde sur les récentes manifestations meurtrières dans sa région natale, Oromia, après le marathon masculin des Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil, dimanche 21 août 2016. [KEYSTONE - ROBERT F. BUKATY]
Le médaillé d'argent Feyisa Lilesa, originaire d'Éthiopie, lors d'une cérémonie de remise des prix alors qu'il croise les poignets pour tenter d'attirer l'attention du monde sur les récentes manifestations meurtrières dans sa région natale, Oromia, après le marathon masculin des Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil, dimanche 21 août 2016. [KEYSTONE - ROBERT F. BUKATY]
>> 2 octobre 2016. Match Cowboys de Dallas-49ers de San Francisco (NFL), Santa Clara, Californie, USA. Black Lives Matter débarque en NFL :
Le quarterback des 49ers de San Francisco Colin Kaepernick (C), le défenseur extérieur des 49ers de San Francisco Eli Harold (G) et le joueur des 49ers de San Francisco Eric Reid (D) s'agenouillent pendant l'hymne national américain avant le match de la NFL entre les Cowboys de Dallas et les 49ers de San Francisco au Levi's Stadium de Santa Clara, Californie, États-Unis, le 2 octobre 2016. Ce geste s'inscrit dans les mobilisations "Black Lives Matter". Les trois joueurs s'agenouillent pendant l'hymne national américain afin de protester contre le racisme aux États-Unis et les violences policières envers les minorités. [KEYSTONE - JOHN G MABANGLO]
Le quarterback des 49ers de San Francisco Colin Kaepernick (C), le défenseur extérieur des 49ers de San Francisco Eli Harold (G) et le joueur des 49ers de San Francisco Eric Reid (D) s'agenouillent pendant l'hymne national américain avant le match de la NFL entre les Cowboys de Dallas et les 49ers de San Francisco au Levi's Stadium de Santa Clara, Californie, États-Unis, le 2 octobre 2016. Ce geste s'inscrit dans les mobilisations "Black Lives Matter". Les trois joueurs s'agenouillent pendant l'hymne national américain afin de protester contre le racisme aux États-Unis et les violences policières envers les minorités. [KEYSTONE - JOHN G MABANGLO]
>> 7 juillet 2019. Coupe du monde féminine, match USA-Pays-Bas, Lyon, France. Acte de lèse-majesté à l'encontre de Donald Trump :
La footballeuse américaine Megan Rapinoe, à droite, se tient avec ses coéquipières pendant l'hymne national américain avant le match de football de la finale de la Coupe du monde féminine entre les USA et les Pays-Bas au Stade de Lyon à Décines, en dehors de Lyon, en France, dimanche 7 juillet 2019. Elle ne chante pas l'hymne pour exprimer son rejet du président américain Donald Trump. Elle ne le chante d'ailleurs plus en championnat américain depuis le 4 septembre 2016, aussi en signe de soutien au quarterback américain Colin Kaepernick. [KEYSTONE - FRANCISCO SECO]
La footballeuse américaine Megan Rapinoe, à droite, se tient avec ses coéquipières pendant l'hymne national américain avant le match de football de la finale de la Coupe du monde féminine entre les USA et les Pays-Bas au Stade de Lyon à Décines, en dehors de Lyon, en France, dimanche 7 juillet 2019. Elle ne chante pas l'hymne pour exprimer son rejet du président américain Donald Trump. Elle ne le chante d'ailleurs plus en championnat américain depuis le 4 septembre 2016, aussi en signe de soutien au quarterback américain Colin Kaepernick. [KEYSTONE - FRANCISCO SECO]
>> 26 juin 2021. Oregon, USA. Une « athlète activiste » qui tourne le dos au drapeau :
Gwendolyn Berry (gauche), troisième place, pendant l'hymne national avec DeAnna Price (centre), première place, et Brooke Andersen (droite), deuxième place, sur le podium après la finale du lancer du marteau féminin lors de la neuvième journée des essais de l'équipe olympique américaine d'athlétisme de 2020 au Hayward Field le 26 juin 2021 à Eugene, Oregon. Gwen Berry s'est détournée du drapeau pendant l'hymne. Elle a par la suite drapé sa tête d'une chemise sur laquelle était écrit « athlète activiste ». Aux Jeux panaméricains de 2019 au Pérou, elle avait déjà levé le poing sur le podium en signe de solidarité avec ceux qui subissent l'injustice raciale. [Getty Images via AFP - PATRICK SMITH]
Gwendolyn Berry (gauche), troisième place, pendant l'hymne national avec DeAnna Price (centre), première place, et Brooke Andersen (droite), deuxième place, sur le podium après la finale du lancer du marteau féminin lors de la neuvième journée des essais de l'équipe olympique américaine d'athlétisme de 2020 au Hayward Field le 26 juin 2021 à Eugene, Oregon. Gwen Berry s'est détournée du drapeau pendant l'hymne. Elle a par la suite drapé sa tête d'une chemise sur laquelle était écrit « athlète activiste ». Aux Jeux panaméricains de 2019 au Pérou, elle avait déjà levé le poing sur le podium en signe de solidarité avec ceux qui subissent l'injustice raciale. [Getty Images via AFP - PATRICK SMITH]
>> 1er août 2021. JO de Tokyo, Japon. Les bras croisés pour tous les opprimés :
L'américaine Raven Saunders pose avec sa médaille d'argent au lancer du poids féminin aux Jeux olympiques d'été de 2020, dimanche 1er août 2021, à Tokyo, au Japon. Elle croise ses bras en X pour manifester son soutien à la défense des droits de la communauté LGBT et en signe de "l'intersection où se rencontrent toutes les personnes opprimées", selon Raven Saunders elle-même. [KEYSTONE - FRANCISCO SECO]
L'américaine Raven Saunders pose avec sa médaille d'argent au lancer du poids féminin aux Jeux olympiques d'été de 2020, dimanche 1er août 2021, à Tokyo, au Japon. Elle croise ses bras en X pour manifester son soutien à la défense des droits de la communauté LGBT et en signe de "l'intersection où se rencontrent toutes les personnes opprimées", selon Raven Saunders elle-même. [KEYSTONE - FRANCISCO SECO]
>> 16 octobre 2022. Finales féminines de grimpe de bloc et de tête des championnats d'Asie de l'IFSC, Séoul, Corée du Sud. Les cheveux au vent d'une grimpeuse iranienne :
Une photo mise à disposition par la Fédération internationale de l'escalade sportive (IFSC) montre la grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi lors des finales féminines de bloc et de tête des championnats d'Asie de l'IFSC à Séoul, en Corée du Sud, le 16 octobre 2022 (publié le 18 octobre 2022). Elle ne porte pas le foulard obligatoire pour les athlètes féminines iraniennes de la République islamique. De retour à Téhéran, l'athlète s'est toutefois excusée et a expliqué que l'absence de son hijab était involontaire. Cependant, l'acte a largement été perçu comme un soutien aux manifestants anti-gouvernementaux, car il a eu lieu au cours des semaines de protestations contre le hijab obligatoire dans la République islamique. [KEYSTONE - RHEA KANG/IFSC / HANDOUT]
Une photo mise à disposition par la Fédération internationale de l'escalade sportive (IFSC) montre la grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi lors des finales féminines de bloc et de tête des championnats d'Asie de l'IFSC à Séoul, en Corée du Sud, le 16 octobre 2022 (publié le 18 octobre 2022). Elle ne porte pas le foulard obligatoire pour les athlètes féminines iraniennes de la République islamique. De retour à Téhéran, l'athlète s'est toutefois excusée et a expliqué que l'absence de son hijab était involontaire. Cependant, l'acte a largement été perçu comme un soutien aux manifestants anti-gouvernementaux, car il a eu lieu au cours des semaines de protestations contre le hijab obligatoire dans la République islamique. [KEYSTONE - RHEA KANG/IFSC / HANDOUT]
>> 23 novembre 2022. Coupe du monde de football, match Japon-Allemagne, Doha, Qatar. Les langues se délient pendant la photo d'équipe de l'Allemagne :
Des joueurs allemands posent pour la photo d'équipe en se couvrant la bouche pendant le match de football du groupe E de la Coupe du monde entre l'Allemagne et le Japon, au stade international Khalifa de Doha, au Qatar, mercredi 23 novembre 2022. Ce geste dénonce les conditions dans lesquels les ouvriers ont travaillé pour préparer le pays à la compétition. [KEYSTONE - EBRAHIM NOROOZI]
Des joueurs allemands posent pour la photo d'équipe en se couvrant la bouche pendant le match de football du groupe E de la Coupe du monde entre l'Allemagne et le Japon, au stade international Khalifa de Doha, au Qatar, mercredi 23 novembre 2022. Ce geste dénonce les conditions dans lesquels les ouvriers ont travaillé pour préparer le pays à la compétition. [KEYSTONE - EBRAHIM NOROOZI]

Julien Furrer, avec agences

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Des images qui deviennent symboles, mais parfois sans intentionnalité ni préméditation

Il arrive parfois que les interprétations d'une image soient poussives, mais que la photo en question devienne tout de même un symbole politique, qu'importe la volonté initiale des sportifs.

En l'occurrence, une célèbre photo de deux coureuses russes de 4x400 mètres qui s'embrassent sur le podium des Championnats du monde de l'IAAF en août 2013 à Moscou est devenue un symbole LGBT+, malgré la non-intentionnalité revendiquée des deux athlètes, citées par l'agence de presse russe Tass.

A l'époque, l'image est érigée en symbole de contestation face à l'interdiction législative de la "propagande homosexuelle" en Russie auprès des mineurs, un texte de loi ratifié par le président Vladimir Poutine le 30 juin 2013.

Deux coureuses russes s'embrassent après avoir remporté la finale du relais 4x400 mètres féminin aux Championnats du monde de l'IAAF 2013 au stade Luzhniki à Moscou, le 17 août 2013. Ce baiser a été vu comme une démonstration de résistance face l'interdiction législative de la "propagande homosexuelle" en Russie auprès des mineurs, un texte de loi ratifié par le président Vladimir Poutine le 30 juin 2013. [AFP - YURI KADOBNOV]
Deux coureuses russes s'embrassent après avoir remporté la finale du relais 4x400 mètres féminin aux Championnats du monde de l'IAAF 2013 au stade Luzhniki à Moscou, le 17 août 2013. [AFP - YURI KADOBNOV]

L'histoire de Cosette Québatte, première cycliste suisse, qui pédalait contre vents et marées

La cycliste Cosette Quebatte à l'entraînement. [RTS]
Le vélo de Cosette / Avant-première sportive / 14 min. / le 6 octobre 1967

En 1967, la Neuchâteloise Cosette Québatte, seule cycliste féminine de compétition en Suisse, s'entraîne sur les routes du Jura: cette sportive amateure, qui pratique à la fois le vélo et le ski de fond s'apprête à participer aux championnats du monde de cyclisme sur route de la même année.

Pour l'époque, la jeune femme fait montre d'une détermination à toute épreuve dans la pratique d'un sport jugé traditionnellement masculin et ne reçoit aucune aide de la Fédération suisse. Certains hommes de l'époque ne voient d'ailleurs pas d'un bon oeil cette incursion sur leurs plates-bandes.