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Les Kosovars de Suisse manifestent leur joie

Scène de liesse, sur la Place fédérale à Berne.
Scène de liesse, sur la Place fédérale à Berne.
La liesse des Kosovars fiers de leur déclaration d'indépendance ne connaissait pas de limite dimanche dans les grandes villes de Suisse. Ils étaient plusieurs centaines, voire des milliers à Genève, Lausanne, Berne, Zurich et Lucerne.

A Genève, Lausanne, Neuchâtel, Zurich ou Berne notamment, les
Kosovars et leurs sympathisants se sont retrouvés pour partager ce
moment unique. Déjà avant la proclamation officielle de l'indépendance vers 15h40, les klaxons ont
retenti dans les rues et des drapeaux ont été agités. La
circulation a été largement perturbée partout.

10'000 personnes à Lausanne

À Lausanne, environ 10'000 Albanais du Kosovo se sont réunis sur
la place de la Riponne. Hymne national et danses folkloriques ont
marqué ce instant d'euphorie. Des minutes de silence ont aussi eu
lieu en mémoire des victimes de la guerre contre la Serbie.



À Genève, ce sont quelque 2000 personnes qui se sont réunies sur
la Place des Nations pour chanter et danser sur de la musique
albanaise. Quelques personnes portaient la coiffe typique et des
enfants arboraient un costume traditionnel.



Comme ailleurs, les drapeaux albanais - un aigle noir sur fond
rouge - côtoyaient ceux de la Suisse, plus rarement des Etats-Unis.
A Bienne, où 500 Kosovars et sympathisants ont défilé dès le milieu
de l'après-midi, on pouvait aussi lire sur des pancartes: «Thank
you USA» ou «Danke Europa».



A Neuchâtel, près de 400 Kosovars ont célébré l'événement tant
attendu sur la Place du Marché. Les responsables de la communauté
kosovare avaient installé un stand de boisson et de nourriture et
les passants étaient conviés à partager l'enthousiasme ambiant.

Aucun incident relevé

Outre-Sarine aussi, la proclamation d'indépendance a été
bruyamment fêtée. A Berne, 400 à 600 personnes se sont rassemblées
sur la Place fédérale. Des danses de joie s'y déroulaient sur fond
de klaxons de voitures.



A Zurich, ils étaient plusieurs milliers sur l'Helvetiaplatz. La
liesse était sans limites vers 15h30 au moment de la proclamation
d'indépendance: clameurs, embrassades et larmes de joie ont salué
ce moment.



En fin d'après-midi, le bilan de ces manifestations était positif
en dehors des perturbations du trafic. Seul un blessé léger était à
déplorer après une collision entre deux voitures qui participaient
au cortège à Lucerne.



ats/ant

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Un "soutien total"

Le Kosovo pourra compter sur le «soutien total» de la Suisse, a affirmé Micheline Calmy-Rey, intervenant à Wil (SG) à l'occasion d'une messe de la mission catholique albanaise.

La conseillère fédérale a insisté sur la protection des minorités et appelé les personnes présentes, en particulier les jeunes, à devenir des ambassadeurs d'un Kosovo qui ne soit pas «mono-ethnique», mais qui considère au contraire la diversité et la protection des minorités comme une vraie force.

Pour que des communautés très diversifiées puissent vivre ensemble, il faut la volonté des populations concernées et le soutien, ou du moins la bienveillance, des grandes puissances, a ajouté la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle a dit espérer que de telles évolutions institutionnelles puissent encore être possibles en Europe.

Dissensions en vue

Alors que la Confédération ne se prononce pas officiellement sur une reconnaissance du Kosovo, le PRD l'invite à faire le pas. Au contraire, l'UDC appelle le Conseil fédéral à faire preuve de la neutralité la plus stricte.

«Il est hors de question que la Suisse soutienne l'une ou l'autre partie au conflit, voire qu'elle reconnaisse, dans un geste d'obéissance anticipée à l'Union européenne, la déclaration d'indépendance des Albanais du Kosovo», affirme l'UDC dans un communiqué dimanche.

Du côté du PRD, on estime que «la Suisse ne doit pas trop tarder à reconnaître l'indépendance. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit le premier pays à le faire, mais ce serait bien qu'elle ne soit pas le dernier», a dit Léonard Bender, vice-président des radicaux. «Notre pays doit aussi se montrer intransigeant sur le respect des droits de la minorité serbe», selon lui.