En Suisse, les archives les plus importantes sont entreposées dans des bunkers secrets
Dans un petit local des archives de l'Etat du Valais, à Sion, ce sont des milliers de pages qui sont microfilmées. Qenan Memeti y scanne les documents, développe les bandes et les enroule dans des bobines qui contiennent 30 mètres de microfilm.
L'opération s'effectue dans le noir, en conditions de développement photographique à l'ancienne.
Plusieurs centaines d'années
Considéré comme le support d'archivage le plus sûr, le microfilm peut être conservé plusieurs centaines d'années si l'on en prend soin. "Un disque peut tomber en panne et on ne peut ensuite plus lire les données. Mais là, on peut revenir, lire mais aussi imprimer les images", explique le technicien spécialisé dans l'archivage jeudi dans le 19h30.
Après quelques jours de travail, les microfilms sont prêts à être déposés dans un bunker, quelque part dans les montagnes valaisannes. Un lieu qui, pour des raisons de sécurité, doit rester secret.
"Je viens de déposer les trois microfilms de protocoles du Grand Conseil 2021 qui ont été microfilmés au début de l’année", décrit Quenan Memeti. Et d'ajouter que ces documents y resteront "jusqu’à l’éternité".
Indispensable en cas de catastrophe
Registres fonciers, décisions du Conseil d’Etat, protocoles du Grand Conseil… Au total, ce sont des centaines de milliers de documents administratifs qui sont contenus dans quelques tiroirs.
"Ce sont vraiment des copies de sécurité. En cas de catastrophe, d’attaque, de guerre ou de catastrophe naturelle, il faut qu’on arrive à récupérer les informations essentielles de l’administration cantonale qui sont enregistrées sur ces microfilms, pour pouvoir permettre au Conseil d’Etat de continuer son travail", détaille Fabienne Lutz-Studer, archiviste cantonale du Valais.
A l’origine, c’est bien la guerre qui a poussé les gouvernements à procéder au microfilmage des documents administratifs. Aux côtés de 88 autres pays, la Suisse a signé en 1954 la convention de La Haye qui prévoit cette méthode d’archivage, afin de ne plus rien perdre des documents importants qui font l’histoire de nos sociétés modernes.
Ainhoa Ibarrola/ther