Une ordonnance fédérale oblige cantons et communes à assainir les bâtiments pollués au gaz radon
Situé sous les Alpes, le radon est un gaz inodore, incolore et surtout radioactif, car dérivé de l’uranium présent naturellement dans les roches alpines. A très haute dose et sur une longue période, le radon peut être mortel.
"Vous respirez les produits radioactifs du radon, ce sont eux qui vont irradier vos tissus pulmonaires, vous allez avoir des dommages à ce niveau-là", explique Martha Palacios, collaboratrice scientifique de la section risques radiologiques à l'Office fédéral de la santé publique de Suisse (OFSP).
L’OFSP a cartographié la présence de radon en Suisse. Les régions les plus affectées sont le Tessin, les Grisons, l’arc jurassien et le Valais.
Des recommandations depuis 2018
En 2018, une ordonnance fédérale est publiée et elle dresse plusieurs recommandations, dont une prioritaire. "Les cantons ont l’obligation de veiller à ce que des mesures soient appliquées dans les écoles et les jardins d’enfants. S'il y a trop de radon, ils doivent veiller à assainir ces bâtiments", détaille Martha Palacios.
"Dès que vous avez une fissure dans votre plancher, une fissure dans les murs, ou bien des trous où vous avez les câbles électriques et les conduits qui passent, ce sont des endroits de sortie pour le radon", pointe Christian Abbet, chimiste cantonal adjoint en Valais.
Pour réaliser ces mesures, il suffit de se procurer un dosimètre et le disposer dans une pièce ou un lieu de vie. Le résultat est analysé après 3 mois et révèle si du radon remonte du sol et en quelle quantité. Dans les autres recommandations fédérales, les promoteurs et les propriétaires de bien sont invités à s’assurer de l’étanchéité des sous-sols, existants ou à venir.
Depuis 2018, seuls 20% des cantons suisses ont mesuré l’entier de leurs bâtiments scolaires, pendant que 60% sont en cours de campagne et 20% qui n’ont pas commencé.
L'exemple valaisan
En Valais, si le travail a été fait au niveau des bâtiments scolaires cantonaux, tout ou presque reste à faire au niveau communal. Dans la commune de Bovernier (VS), par exemple, des mesures vont être prises au niveau de l’école.
"Nous sommes sur une dalle de béton très importante. A l’étage inférieur, il y a l’abri protection civile, et à mon avis, il n'y a aucun souci à se faire au niveau du radon. Je suis assez confiant dans les analyses qui vont arriver", assure Marcel Gay, le président de Bovernier.
Le canton du Valais souhaitait accélérer ce travail de contrôle dans les communes à risque, via une loi d’application cantonale, sauf que le parlement valaisan a dit non à une courte majorité. "On va sans doute agir via une directive, ou un document moins fort qu’une loi, mais qui nous permettra d’agir assez vite", espère Mathias Reynard, chef du département valaisan de la Santé.
Sujet TV: Florence Vuistiner
Adaptation web: Raphaël Dubois