Il y a eu deux opérations d’évaluation des forces spéciales suisses pour tenter de faire sortir les deux otages de Libye dans une opération militaire d'exfiltration: l’une en 2008 et l’autre en septembre 2009. Nous ne disposons que de peu de détails encore sur le nombre de personnes potentiellement engageables et où étaient ces forces spéciales. Selon nos informations, il s’agissait d’un nombre restreint de personnes et, dans les deux cas, un mandat militaire a été délivré.
En 2008, Micheline Calmy-Rey, le président de la Confédération Pascal Couchepin et le ministre de la Défense Samuel Schmid étaient au courant. Pour la deuxième opération, c’est Ueli Maurer qui aurait donné l’autorisation et le Département des affaires étrangères était également au courant. En revanche, il reste un doute encore sur le fait que Hans-Rudolf Merz, alors président, ait été mis au courant.
Doris Leuthard furieuse
Selon les proches de Hans-Rudolf Merz, qui ont fait circuler cette information, Micheline Calmy-Rey aurait décidé seule de ces missions d’intervention. Une information que réfutent vendredi d'autres sources que nous avons contactées, précisant que ce genre d'opération ne peut être décidée sans l'aval du chef de l'armée et du ministre de la Défense.
Cette information tombe alors que Hans-Rudolf Merz doit s’expliquer lundi devant les commissions de gestion sur cette affaire. En accusant Micheline Calmy-Rey d'avoir fait cavalier seul, l'ancien président de la Confédération compte aujourd'hui avoir le soutien du Conseil fédéral avant cette audition.
Pas de doute que la bagarre politique autour des responsabilités dans cette affaire ne fait que commencer. D'ailleurs, vendredi matin, la présidente de la Confédération Doris Leuthard était furieuse avant d'entrer en séance du Conseil fédéral. Le sujet y a donc été débattu, apparemment dans un climat extrêmement tendu. Certains responsables socialistes se sont en outre réunis en fin de matinée pour préparer la défense de leur ministre Micheline Calmy-Rey.
RTS