Modifié

La galaxie Armstrong avait bien des ramifications en Suisse

Les révélations autour du système de dopage bâti par Lance Armstrong se succèdent
Nouvelles révélations sur le système de dopage bâti par Lance Armstrong / 19h30 / 2 min. / le 1 novembre 2012
Le système de tricherie organisé par Lance Armstrong avait bien des liens avec la Suisse, et notamment le canton de Neuchâtel. Outre des paiements au docteur Ferrari via des comptes helvétiques, le nom de certaines sociétés suisses apparaît dans des documents.

Les révélations autour de Lance Armstrong se poursuivent, et notamment via une filière suisse. Le cycliste américain aurait versé plus d'un million de dollars en toute discrétion au sulfureux docteur Michele Ferrari, alias "Docteur EPO", et une partie de cet argent aurait transité sur des comptes en Suisse.

Officiellement, tout passe par une petite société appartenant au docteur italien et basée dans le canton de Neuchâtel, à savoir Health and Performance. Il semble même que la ville soit l'une des places fortes de l'empire Ferrari, qui est estimé à 35 millions de francs. Mais d'autres personnes et sociétés sont citées dans divers documents, selon des informations de la RTS, et une enquête pourrait ainsi bientôt être ouverte en Suisse.

Les sociétés de Marc Biver citées

Les documents révélés par l’agence antidopage américaine (USADA), et disponibles sur internet, qui ont confondu Lance Armstrong révèlent des éléments troublants. Par exemple, en 1996, des attestations de versement à Michele Ferrari effectués par le cycliste, envoyés chez MBD SA, c'est-à-dire la société de Marc Biver, manager sportif bien connu en Suisse, qui s'est notamment occupé de Tony Rominger, Alex Zülle ou Pirmin Zurbriggen.

MBD est ensuite devenu IMG Suisse, toujours dirigée par Marc Biver. Et un autre versement d’Armstrong est parvenu à Michele Ferrari, cette fois chez IMG. Tous ces documents ont été saisis par la justice suisse, dans le cadre d’une enquête ouverte sur le système Ferrari en Italie.

Egalement Tony Rominger

Et ce n’est pas tout: la société du docteur Ferrari, Health and Performance, est domiciliée au 18 rue des Jardillets à Hauterive, un bâtiment qui a appartenu au même Marc Biver. Celui-ci a d'ailleurs parmi ses collaborateurs un dénommé Laurent M.. Or, celui-ci est aussi l'administrateur de Health and Performance, la société de Michele Ferrari.

Laurent M, Marc Biver et l'ancien cycliste suisse Tony Rominger ont tous collaboré chez IMG. Le trio va également travailler à partir de 2000, pour des sociétés actives dans les vêtements de sport et les licences: New Wave Group, New Wave Licensing et Craft Suisse.

A ce titre, il existe un troisième document troublant: le 4 décembre 2006, Laurent M. envoie un mail à Lance Armstrong, "comme convenu" avec le médecin italien. Au bas du courriel, la référence à New Wave Group et Craft.

No comment des principaux acteurs

Une enquête complémentaire à celle menée en Italie pourrait être ouverte en Suisse à la suite de ces révélations. Mais y a-t-il un lien entre Ferrari et Marc Biver? Pour le procureur neuchâtelois Nicolas Feuz, "les documents de l’USADA parlent d’eux-mêmes".

Les principaux acteurs, eux, bottent en touche. Laurent M fait savoir via son avocate qu'il n’a "pas de commentaire à donner". Tony Rominger se contente d’écrire qu’il "répondra à une invitation de la justice, si celle-ci estime qu’une audition pourrait être utile".

Enfin, Marc Biver, quant à lui, a toujours affirmé n’avoir aucun lien avec ces affaires et dénonce la partialité de ces informations (voir ci-contre). "Puisqu'il y a une enquête en cours, je me réjouis d'avoir la finalité pour être disculpé", affirme-t-il.

Pierre-Olivier Volet, Thierry Hartmann et Ron Hochuli/boi

Publié Modifié