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Des millions de francs investis dans la campagne contre l'initiative Minder

Pour leur campagne, les opposants au texte de Thomas Minder (photo) dispose d'un budget quatre fois plus élevé que le comité d'initiative. [Lukas Lehmann]
Pour leur campagne, les opposants au texte de Thomas Minder (photo) dispose d'un budget quatre fois plus élevé que le comité d'initiative. - [Lukas Lehmann]
Les milieux économiques vont investir de 5 à 8 millions de francs dans la campagne contre l'initiative de Thomas Minder contre les salaires abusifs, selon le directeur d'economiesuisse dans un entretien accordé à Der Sonntag.

L'initiative de Thomas Minder contre les salaires abusifs va devoir faire face à une puissante opposition. Cinq à huit millions de francs seront investis par les milieux pour combattre le texte a déclaré le directeur d'economiesuisse, Pascal Gentinetta, à Der Sonntag.

En face, le comité d'initiative n'aurait que 200'000 francs dans ses caisses, soit 40 fois moins.

La votation fédérale du 3 mars 2013 s'annonce animée

"C'est un combat important et c'est la raison pour laquelle nous allons faire une plus grande campagne que le cadre habituel", a expliqué Pascal Gentinetta, directeur d'economiesuisse.

Pour l'association faîtière de l'économie, le budget pour une petite campagne va jusqu'à 2 millions de francs. Une campagne "moyenne" est dotée de 2 à 5 millions. Le montant définitif alloué pour la campagne du 3 mars n'est cependant pas encore fixé car il va dépendre de la croissance des opposants à l'initiative et de l'environnement de la votation, a cependant relevé Pascal Gentinetta.

Economiesuisse avait investi un tel montant pour soutenir le renouvellement des accords bilatéraux Schengen/Dublin en 2005. La campagne contre l'initiative fiscale d'il y a deux ans rentre aussi dans le même ordre de grandeur. Dans les deux cas, le peuple avait tranché dans le sens d'economiesuisse.

Moins d'argent pour les initiants

Selon Claudio Kuster, un des co-initiants avec Thomas Minder, seuls 200'000 francs sont prévus. L'industriel et conseiller aux Etats schaffhousois indépendant prévoit d'assurer l'essentiel du financement par ses propres moyens. Contacté par l'ats, Thomas Minder n'a pas voulu confirmer ce montant. "Il y a un tel déséquilibre que le total de nos investissements ne joue de toute façon plus aucun rôle", a-t-il confié.

Selon Thomas Minder, les grands patrons font eux-mêmes partie des faîtières de l'économie, raison pour laquelle les moyens engagés dans cette campagne ne l'étonnent pas.

agences/hend

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Initiative et contre-projet

Déposée en 2008 en réaction aux versements de salaires très élevés qui se multipliaient dans les entreprises, l'initiative a donné lieu à un feuilleton interminable au Parlement. L'idée d'imposer les bonus a été longtemps évoquée puis abandonnée.

Finalement, le peuple devra se prononcer le 3 mars sur l'initiative de l'entrepreneur schaffhousois et sur le contre-projet du Parlement.

Les Chambres ont en effet opté pour une révision de loi qui reprend, de manière plus souple, les principales revendications de Thomas Minder. Ce contre-projet renforce le droit des actionnaires afin de pouvoir limiter les excès en matière de salaires, de bonus et de parachutes dorées.

Mais par rapport à l'initiative, il laisse plus de marge de manoeuvre aux actionnaires.

Ces mesures ne suffisent pas au Schaffhousois, qui a maintenu son texte. Si l'initiative est acceptée, le contre-projet tombera à l'eau. Si elle est rejetée, le délai référendaire se mettra à courir pour la révision de loi. Qui pourra entrer en vigueur si elle n'est pas combattue.

La situation est "mauvaise"

La situation est mauvaise pour les partisans de l'initiative.

"Je vais me battre pour le oui et je suis sûr que notre base va approuver l'initiative contre les rémunérations abusives", a relevé Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse. Le Verts recommandent également le "oui".

Dans le camp bourgeois, il y a des avis favorable à l'initiative à la base de l'UDC, bien que le tribun zurichois Christoph Blocher plaide pour le "non".

Le président de l'UDC, le conseiller national Toni Brunner, est favorable au contre-projet indirect et affirme "qu'il est bien possible que nos délégués recommandent le oui à l'initiative".