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François Hollande veut réchauffer les relations franco-suisses

France: le président François Hollande a accordé une interview exceptionnelle à la RTS
France: le président François Hollande a accordé une interview exceptionnelle à la RTS / 19h30 / 6 min. / le 7 décembre 2012
Le président français François Hollande souhaite approfondir les relations franco-suisses, a-t-il indiqué à la RTS après avoir rencontré la présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf. Il s'est aussi engagé à effectuer une visite d'Etat à une date encore non précisée.

Interrogé au 19:30 de la RTS, le président français François Hollande s'est dit heureux d'avoir accueilli ce vendredi la présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf à Paris. Souhaitant réchauffer les relations franco-suisses, il a fait part de son intention d'effectuer une visite d'Etat dans les deux ans à venir.

François Hollande a précisé qu'il ne souhaitait par ailleurs pas considérer les relations entre les deux nations à travers le seul prisme des impôts et de la fiscalité, et que la Suisse et la France pouvaient se coordonner sur plusieurs projets, par exemple liés à l'énergie. Il a souligné la longue histoire qui lie les deux pays tant sur le plan économique que culturel.

Le président socialiste a encore loué, lors de cet entretien accordé à la RTS (à écouter ci-dessus), la dynamique et l'inventivité de la Suisse.

Sujets délicats

Lors de leur rencontre, Eveline Widmer-Schlumpf et  François Hollande ont abordé des sujets "délicats": la convention d'imposition sur les successions, l'entraide administrative fiscale et l'accord "Rubik", assimilé par François Hollande à une "amnistie fiscale".

Hollande [IAN LANGSDON]
Hollande [IAN LANGSDON]

La conseillère fédérale a fait part de son optimisme quant à la capacité des deux pays à trouver un terrain d'entente "par le dialogue". Le chef de l'Etat français se rendra en Suisse "à une date encore à déterminer", a-t-elle annoncé dans un discours à l'issue de la rencontre.

Convention en matière de successions

Concernant la nouvelle convention en matière de successions réclamée par la France, Eveline Widmer-Schlumpf a rappelé les critiques dont le texte fait l'objet en Suisse et les nombreux obstacles qui devraient par conséquent encore être franchis avant la ratification.

La présidente de la Confédération a en outre discuté avec son homologue français de la politique européenne de la Suisse, qui repose sur la voie bilatérale, et en particulier des propositions institutionnelles faites par le Conseil fédéral à la Commission européenne, précise le DFF dans son communiqué.

Les entretiens ont également porté sur des questions de politique internationale et sur la collaboration franco-suisse au sein d'organismes multilatéraux. Eveline Widmer-Schlumpf a notamment réaffirmé la volonté de la Suisse d'être plus étroitement associée aux délibérations du G20.

Pas d'agents du fisc français en Suisse

Le président français a par ailleurs démenti, sur le ton de la plaisanterie, des informations de presse selon lesquelles des agents du fisc français passaient de fausses vacances en Suisse afin de surveiller les contribuables.

"Il n'y a pas d'agents du fisc français présents en Suisse dès lors qu'ils n'ont pas été autorisés à l'être par les autorités de ce pays", a dit le président. "Si vous voyez des Français, ne pensez pas qu'ils viennent passer des vacances parce qu'ils sont agents des impôts, c'est parce qu'ils aiment la Suisse tout simplement", a-t-il conclu dans un sourire.

agences/jzim/pym

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Paris n'est pas favorable à Rubik

Berne tente de négocier avec Paris un accord bilatéral sur le modèle dit "Rubik" permettant de régulariser l'argent non déclaré de contribuables français déposé en Suisse. La France n'est pas favorable à ce genre d'accord, garantissant l'anonymat aux personnes ayant des fonds en Suisse.

François Hollande a précisé que la France souhaitait progresser sur d'autres dossiers comme la coopération dans la recherche d'informations fiscales, le statut de l'aéroport binational de Bâle-Mulhouse ou la convention sur les successions, avant d'avancer sur le dossier "Rubik".