Initiative anti-immigration: l'UDC peine à convaincre
Lancée par l'UDC, l'initiative "contre l'immigration de masse" peine à convaincre au-delà de l'électorat du parti agrarien, indique vendredi le premier sondage de l'institut gfs.bern pour la SSR, à un mois des votations du 9 février. Elle ne récolte pour l'instant les faveurs que de 37% des sondés, alors que 55% d'entre eux se déclarent opposés au projet qui veut réintroduire des plafonds annuels à l'immigration.
Le texte est soutenu par 77% des électeurs de l'UDC. Une majorité de non se dessine pour l'ensemble des autres partis gouvernementaux, atteignant même 86% d'avis défavorables du côté du Parti socialiste.
Un clivage régional se profile aussi. Au Tessin, les sondés soutiennent à 42% l'initiative (47% de non), alors que celle-ci n'obtient que 30% de oui (57% de non) en Suisse romande. Les Suisses alémaniques se situent au milieu avec 40% d'avis favorables contre 54% défavorables.
Contrairement aux précédentes votations, la plus forte opposition à l'immigration ne vient pas des classes inférieures, mais des personnes avec un revenu mensuel compris entre 5000 et 7000 francs (45% de oui, 48% de non). A l'inverse, l'initiative ne récolte que 25% des voix des personnes qui gagnent entre 9000 et 11'000 francs.
Large opposition à l'initiative des milieux anti-avortements
L'initiative "Financer l'avortement est une affaire privée" démarre avec un déficit important. Une majorité des sondés (58%) se dit opposée au texte, qui ne trouve grâce qu'aux yeux de 35% des personnes interrogées (7% d'indécis). De plus, l'institut gfs.bern note que, pour cet objet, la formation des opinions est déjà très avancée, rendant peu probable un retournement de situation.
Le projet des milieux anti-avortement n'obtient la majorité d'aucune formation politique. Les sympathisants de l'UDC sont les plus nombreux à soutenir le texte contre le remboursement des IVG par l'assurance maladie de base, avec 48% d'avis favorables (46% de non). A l'opposé, la plus farouche opposition se situe à gauche, au PS (84% de non, 13% de oui) et chez les Verts (83% de non, 13% de oui).
Cet objet ne crée pas de clivage socio-démographique important. Gfs.bern note toutefois un clivage régional: le rejet est plus important en Suisse romande, où il atteint 73% (22% de oui), contre 56% en Suisse alémanique (39% de oui) et 48% au Tessin (39% de oui).
FAIF: un oui ponctué d'indécis
Dernier objet soumis au peuple, le règlement du financement et de l'aménagement de l'infrastructure ferroviaire, dit FAIF, recueille 56% d'avis favorables contre 27% d'avis défavorables. Toutefois, la formation des opinions concernant ce contre-projet direct à l'initiative populaire "pour les transports publics" de l'ATE reste peu avancée.
Outre les 17% d'indécis, le sondage montre qu'une importante partie des personnes (30%) se disent pour l'instant "plutôt favorables" et pas totalement convaincues par le texte (26%).
Les opposants à ce fonds ferroviaire permanent de 6,4 milliards de francs se trouvent surtout dans l'électorat des partis bourgeois, et notamment celui de l'UDC. Les sympathisants du parti agrarien sont d'ailleurs les seuls à refuser le FAIF, avec 54% de non, contre 34% de oui.
Valentin Tombez