Alors que les Suisses ont signifié d'une courte majorité leur volonté de limiter l'immigration, provoquant au passage l'ire de Bruxelles, un sondage du Blick révèle samedi que les Européens auraient voté de façon similaire.
Interrogé sur une restriction de l'immigration, 61,8% des Allemands, 69,7% des Français et 77,5% des Anglais se montreraient "favorables" ou "plutôt favorables" à un modèle comparable à l'initiative "contre une immigration de masse", acceptée dimanche en Suisse.
Selon le quotidien alémanique, ce résultat montre que le malaise face à l'immigration dépasse largement les frontières helvétiques. Et le journal de conclure que seule l'influence politique moindre des citoyens européens évite un vote semblable.
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Plaidoyer pour plus de recours au peuple
Egalement interrogé sur ce sujet par le Blick, 52% des Anglais, 77% des Français et 84,6% des Allemands disent souhaiter des référendums réguliers au sein de l'Union européenne sur les sujets importants.
Un deuxième sondage confirme la tendance
Un sondage Ifop commandé par Antlantico et publié samedi estime lui que 59% des Français souhaiteraient restreindre les conditions de circulation des citoyens européens dans leur pays, confirmant ainsi la tendance esquissée dans le Blick.
Selon ce second sondage, les électeurs de gauche sont plus réticents (46%), tandis que ceux de droite voire d'extrême-droite sont très largement (respectivement 68% et 75%) en faveur de telles restrictions.
Une image "complexe" à l'étranger
L'image de la Suisse devient "complexe" après le vote sur l'immigration, selon Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse, interviewé samedi dans Le Temps. Sa tâche ces prochains mois consistera à expliquer la démocratie suisse et rappeler les liens qu'entretient la Confédération avec l'Union européenne (UE).
L'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse touche en effet à des problèmes très actuels dans d'autres pays . "Globalement, on note une tonalité plutôt négative dans la couverture du vote par la presse étrangère", relève Nicolas Bideau. "Un nouveau défi de communication à l'international s'offre à nous", ajoute-t-il.