Aucune police d'Europe ne pourrait se passer des progrès scientifiques en matière de recherche ADN. En Suisse, le premier fichier national a été créé au début des années 2000. En près de 10 ans, le nombre de profils fichés a été quasiment multiplié par 100.
En 2000, seul 1800 personnes figuraient dans cette base de données nationale. Actuellement, environ 165'000 individus y sont inscrits, selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la police (Fedpol).
Plusieurs milliers de cambrioleurs ont notamment été identifiés grâce à ce fichier.
Des centaines de milliers de francs de budget
Les polices cantonales dépensent des centaines de milliers de francs par an dans l'analyse des traces ADN. Le canton de Genève débourse plus de 2,5 millions de francs. C'est l'un des plus gros budgets avec Zurich.
Le canton de Vaud y consacre pour sa part plus d'un million. A Neuchâtel, cette somme s'élève à 700'000 francs.
40% de réussite au CHUV
En Suisse, sept laboratoires sont homologués pour pratiquer ces analyses, dont un en Suisse romande, au sein du CHUV à Lausanne.
Après analyse des traces relevées lors de délits, une correspondance avec une personne fichée surgit dans 40% des cas, explique Vincent Castella, responsable de l'unité de génétique forensique du CHUV. "Ce qui est impressionnant, c'est que sur ces échantillons que nous recevons, plus d'une centaine sont transmis chaque semaine à la banque de profils ADN. Cela nous permet de faire des liens avec des profils existants environ 40 fois par semaine".
Quasiment aucun indice physique
Ces tests ADN fournissent aux enquêteurs un code génétique qui ne contient quasiment aucun indice physique sur la personne fichée, mis à part son sexe. C'est la loi.
Annabelle Durand/moha
Dans quels cas un fichage ADN est-il justifié?
Un frottis buccal est nécessaire afin de créer un profil ADN, rappelle l'Office fédéral de la police (Fedpol). Ce frottis est pratiqué uniquement si une personne est suspecte dans le cadre d'un crime ou un délit, précise Fedpol.
Parfois, la police récolte l'ADN de victimes dans une enquête, afin de pouvoir éliminer son profil d'une scène de crime. Mais ces profils ADN sont ensuite supprimés, souligne Fedpol.