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Les accidents de ski coûteraient près d'un milliard et demi de francs par an

Fracture de ski
Fracture de ski / T.T.C. (Toutes taxes comprises) / 9 min. / le 12 janvier 2015
En Suisse les quelque 66'000 accidents de ski par an coûtent près de 500 millions de francs aux assureurs. Mais selon le calcul de TTC, la facture totale se monte en réalité à 1,5 milliard de francs.

Aujourd'hui en Suisse, on compte près de 2,5 millions de skieurs et de snowboardeurs. Avec l'augmentation du nombre de personnes sur les pistes, le risque de collisions et d'accidents a aussi pris l'ascenseur, les coûts des quelque 66'000 accidents se montant à près de 500 millions de francs par année pour les assureurs.

Ce chiffre ne prend toutefois pas en compte tous les frais indirects engendrés pour les entreprises lors de l'arrêt de travail d'un collaborateur par exemple. Pour son émission de lundi sur RTS Un, TTC a calculé l'entier de la facture et présente une addition de près de un milliard et demi de francs par an.

"Le manque à gagner pour une entreprise est toujours difficile à chiffrer, mais ce qui est sûr c'est que le coût d'un accident coûte à l'employeur de 2 à 5 fois ce qu'a coûté l'accident à l'assurance", explique Jean-Luc Alt, porte-parole SUVA pour la Suisse romande.

LE DÉTAIL DE LA FACTURE

Il faut savoir qu'en Suisse, tous les blessés du ski sont couverts par les assurances accidents ou les complémentaires accidents. Les frais jusqu'à la complète guérison, y compris les indemnités de salaires, sont pris en charge.

LES SECOURS

Les secouristes s'occupent des soins et de l'évacuation du blessé.

Par luge, l'intervention coûte environ 400 francs. Mais près de 25% des skieurs sont évacués par un hélicoptère médicalisé. Pour une durée de vol de 20 à 35 minutes, le prix du sauvetage s'élève entre 2000 et 3000 francs.

A L'HÔPITAL

L'opération la plus fréquente (lire encadré) est devenue celle des ligaments croisés du genou. Avec toute la prise en charge du malade, l'opération se monte environ à 11'000 francs. Pour les patients assurés en privé, elle peut atteindre le double, soit 22'000 francs.

"Au bloc, il faut un médecin anesthésiste, une infirmière anesthésiste, du personnel infirmier dans la salle d'opération et souvent deux chirurgiens, donc ça fait fait vite 7 à 8 salaires", remarque le Dr Olivier Siegrist, chirurgien orthopédique à l'Hôpital de la Tour.

LA RÉÉDUCATION

Si tout se passe bien lors de l'opération, le patient se retrouve généralement avec une ordonnance pour une quarantaine de séances de physiothérapie, des radiographies de contrôle, de possibles IRM et un bilan final 10 à 12 mois après l'intervention. A minima, il s'agit d'ajouter pas moins de 3500 francs à la facture.

L'ARRÊT DE TRAVAIL

Exemple prototypique, Philippe Diserens, interrogé par TTC, est sapeur-pompier. Il a subi une opération des ligaments croisés du genou et a dû interrompre son activité professionnelle pendant 2 mois à 100%. Il a ensuite pu la reprendre, mais à 50% seulement en faisant du travail administratif.

"A partir du moment où une personne manque au travail, il y a une formation qui doit être faite et un éventuel ralentissement de la chaîne du travail et là, c'est pour la poche de l'employeur", conclut Jean-Luc Alt.

Claire Braillard et Sophie Badoux

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Matériel de pointe et piste toujours plus rapides

Avec le football qui crée un quart des accidents recensés en Suisse par la SUVA, le ski vient en deuxième position dans les statistiques annuelles.

La vitesse est la première cause des accidents de ski. Une cause qui se renforce même au fil du temps, avec des équipements toujours plus performants et des pistes toujours mieux damées, augmentant encore le risque d'accidents graves.

L'apparition des skis carving, plus rapides et maniables, sollicitent aussi beaucoup plus les genoux, conduisant à de nombreuses blessures aux ligaments croisés.