"Dans ce genre de dossier, il n'y a pas d'oppositions partisanes, mais des convictions personnelles", a déclaré le conseiller national valaisan, membre du comité "Non au diagnostic préimplantatoire", mardi dans le Journal du matin de la RTS.
La pratique du DPI, qui analyse, lors d'une fécondation in vitro, le bagage génétique des embryons avant de les implanter dans l'utérus de la mère, permettrait d'éviter un certain nombre d'avortements en cas de maladie ou de malformation grave, reconnaît Yannick Buttet. "Malheureusement, cela ne les empêchera pas tous, car certaines malformations n'apparaissent qu'en cours de grossesse".
"Aucun garde fou"
Pour l'élu PDC, le projet de loi soumis au peuple ne pose aucun garde-fou, et le texte voté aux Chambres est déjà beaucoup plus large que ce que proposait le Conseil fédéral.
"On parlait de 50 à 100 familles qui pourraient être concernées chaque année, mais seulement dans des cas de malformation grave. Avec une modification de l'article constitutionnel, toutes les personnes qui vivent une fécondation in vitro pourraient, à terme, vouloir en profiter... puis celles avec une grossesse 'normale'?", s'inquiète-t-il.
Risque de dérives
"C'est la porte ouverte vers une technique que l'on ne maîtrisera plus et aux dérives dont certaines ont déjà été évoquées dans les débats du Parlement", regrette Yannick Buttet. Le PDC évoque la "boîte de Pandore" que pourrait potentiellement ouvrir la modification constitutionnelle: des "bébés sauveurs" aux risques de dérive eugéniste.
Le conseiller national envisage-t-il un référendum en cas de "oui"? "Il est encore difficile d'y répondre", indique l'intéressé dont le choix dépendra probablement de la proportion de soutiens du peuple au diagnostic préimplantatoire dans les urnes le 14 juin.
jvia