Après les logiciels anti-plagiat, l'arsenal des universités contre les tricheurs pourrait s'étoffer. L'algorithme de la société OrphAnalytics, basée à Martigny, détecterait les étudiants qui recourent à des prête-plumes pour rédiger leurs mémoires et autres travaux académiques.
Inspiré de la recherche sur le génome, le programme découpe le texte en plusieurs séquences de taille identique. Il cherche alors "toutes les différences possibles pour attribuer une identité à chaque segment", explique son concepteur, Claude-Alain Roten. Effets de style, fréquences et longueurs des mots, constructions des phrases: toutes les "coquetteries" stylistiques sont analysées statistiquement.
Selon le scientifique, "chaque individu a un style d'écriture homogène". Cela permettrait notamment de signifier si un travail a été écrit par plusieurs personnes. Ou, en comparant avec d'anciens travaux de l'étudiant, d'examiner si le style correspond. Le logiciel fonctionnerait dans toutes les branches académiques, du français médiéval à la finance, et dans "toutes les langues testées".
Projet-pilote à la HES SO
Le logiciel est testé depuis le début de l'année sur des textes d'étudiants de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES SO), confirme Yves Rey, vice-recteur de la HES SO. Celui-ci qualifie les tests de prometteurs.
Selon Yves Rey, "il est nécessaire de disposer d'outils de détection de plagiat, compte tenu des différentes formes qu'il peut prendre". Et d'ajouter: "Ce qui est encore plus important, c'est de former et sensibiliser nos étudiants à l'intégrité académique."