Jusqu'à maintenant, un auteur ne reçoit des droits que sur les ventes de son livre, mais pas un centime pour un prêt en bibliothèque. "Un livre prêté, c'est un livre qui va être lu par des centaines de personnes et qui ne va être acheté qu'une seule fois", rappelle Marie-Jeanne Urech, écrivaine et vice-présidente de l’association Autrices et Auteurs de Suisse. "C'est un manque à gagner pour l'auteur et l'éditeur."
Cette bataille des auteurs ne date pas d'aujourd'hui. "C'est un droit pour lequel les auteurs se battent depuis plus de quarante ans", rappelle Marie-Jeanne Urech. "Il faut savoir qu'en Europe ce droit existe déjà depuis 1992, tous les pays d'Europe ont une réglementation pour ce droit de prêt."
"Remise en cause de la gratuité des bibliothèques"
Les bibliothécaires dénoncent une taxe qui alourdirait leurs finances. "Si la bibliothèque ne veut grever pas son budget de fonctionnement avec cette taxe, elle pourra introduire éventuellement un abonnement, c'est-à-dire que chaque personne qui emprunte des livres devra payer quelque chose à l'année", relève la Biennoise Béatrice Perret-Anadi, de la communauté des bibliothèques de lecture publique.
Elle explique que "c'est un modèle qui existe déjà dans certaines bibliothèques, notamment en Suisse alémanique, mais en Suisse romande c'est quelque chose de traditionnel que la bibliothèque soit gratuite, elle offre un accès libre et aisée à toute personne, à toutes les couches de la population. Et là, ça remettrait vraiment en cause cette question de la gratuité des bibliothèques."
Le texte de cette nouvelle loi est en consultation jusqu'à la fin de ce mois.
Simon Corthay/lgr