Parmi les requérants qui cherchent refuge en Suisse, certains ont vécu la violence des conflits armés durant leur enfance et ce passé influence leur comportement dans le pays d'accueil. Une étude de l'Université de Lausanne a mesuré l'impact de ces traumatismes sur le taux de criminalité: "Nous observons que le différentiel de taux de criminalité est de 40%", explique le professeur Mathias Thoenig, co-auteur de l’étude, interrogé pour le 19h30 de la RTS.
Moyens de prévention
Plusieurs facteurs permettent cependant d’endiguer cette propension à la violence. Les perspectives d’intégration professionnelle jouent à ce titre un rôle déterminant. Les retenues sur le salaire des requérants ont en revanche un effet négatif. Tout comme le fait d’avoir peu de perspectives d’octroi du statut de réfugié. L’étude montre par ailleurs que le taux de criminalité des requérants est plus élevé dans les cantons qui sous-traitent la gestion de l’asile à des entreprises privées.
Linda Bourget/gax
Grandes disparités cantonales dans l'occupation des requérants
L’intégration professionnelle des requérants, des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire varie très fortement d’un canton à l’autre.
Les Grisons font à ce titre figure de bon élève: 44,2% des personnes admises à titre provisoire (permis F) et 29,6% des réfugiés (permis B) y ont un travail, d’après les derniers chiffres du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). "Quand quelqu'un décroche un emploi, il reçoit en principe une autorisation de travailler, indépendamment de son statut", explique Christoph Buschor, actif pour le canton dans le domaine de l'intégration.
Les cantons romands font nettement moins bien. A Genève, 18,2% des personnes admises à titre provisoire (permis F) et 9,9% des réfugiés (permis B) ont un emploi.