Pour rappel, la conseillère fédérale socialiste, attaquée personnellement et frontalement par l'éditorialiste de la Weltwoche, a quitté la salle du Conseil national, suivie par son groupe politique.
"C'était lui faire trop d'honneur" de réagir ainsi. "C'est ce que Roger Köppel cherchait et nous le lui avons donné"... Une majorité d'élus socialistes approchés par la RTS jugent que la réaction de leur groupe était disproportionnée. Mais "on ne pouvait décemment pas laisser Simonetta Sommaruga sortir de la salle sans bouger nous aussi", glisse un autre.
Le Bureau du Conseil national s'empare de l'affaire
Après cet épisode, une demande a été faite par certains chefs de groupe - des élus Verts, PDC et PLR avaient aussi quitté la salle - à la présidente du Conseil national afin qu'elle explique la marche à suivre au Parlement à Roger Köppel. "Il est nouveau ici", dit un élu PLR, "il n'a peut-être pas encore compris comment ça fonctionne".
Dans les rangs de l'UDC, des élus de ce parti se moquaient volontiers mercredi de la ministre, jugée trop sensible. Sur le ton de la plaisanterie, un parlementaire UDC estime même que le cas "pose la question de la présence de femmes au gouvernement", tandis qu'une pétition des Jeunes UDC a été lancée sur internet afin de demander la démission de la conseillère fédérale, "puisqu'elle ne peut pas travailler avec le Parlement".
Enfin, le Bureau du Conseil national va également s'emparer de l'affaire, même s'il ne faut pas s'attendre à grand-chose, selon l'un des ses membres, Dominique de Buman. Le PDC fribourgeois, s'il condamne fermement les propos de Roger Köppel, estime pourtant "qu'il n'y a pas vraiment de quoi sanctionner l'élu UDC". Et qu'il faut politiquement tourner la page, et ne surtout pas donner au patron de la Weltwoche l'occasion de se victimiser.
>> Le débat entre la conseillère nationale socialiste genevoise Laurence Fehlmann Rielle et le conseiller national genevois Yves Nidegger dans Forum:
C'est une réaction spontanée qui voulait marquer son indignation face à ce qu'a dit Monsieur Köppel (…) Ces propos ont franchi la ligne rouge, c'est non seulement misogyne, mais diffamatoire, voire calomnieux.
Madame Sommaruga peut tout à fait quitter la salle. Ce qui est problématique c'est de revenir (...) Le Conseil fédéral a l'obligation d’être là pour entendre les débats, y participer et se positionner ensuite (…) Un conseiller fédéral qui se met en grève est un conseiller fédéral qui a manifestement fauté.
Thibaut Schaller/jzim