Cette étude zurichoise intervient alors que le Conseil des Etats entame mercredi le débat très attendu sur la mise en oeuvre de l'initiative "contre l'immigration de masse".
Dans les secteurs où la main-d'oeuvre manque en Suisse, 4 personnes sur 5 venues à la faveur de l'accord sur la libre-circulation ne correspondent pas aux profils dont le marché du travail a besoin, selon cette étude. Celle-ci s'est penchée sur une quinzaine de secteurs ou métiers dans lesquels il y a pénurie de main-d'oeuvre. Seuls 20% des travailleurs arrivés en Suisse depuis 2007 sont actifs dans une branche où la pénurie sévit.
Dans la catégorie des frontaliers, seul 1 travailleur sur 6, formé ou diplômé, est employé dans sa branche. A Genève, par exemple: seuls 14,6% des frontaliers couvrent les besoins du marché de l'emploi dans les secteurs spécifiques.
Travailleurs moins qualifiés?
Alors que la Suisse a d'abord besoin de médecins, d'informaticiens, de personnel soignant ou d'ingénieurs, ce sont surtout des travailleurs moins qualifiés qui arrivent dans le commerce de détail, la gastronomie ou encore la construction. Dans le bâtiment, par exemple, on engagerait des étrangers parce qu'ils sont plus performants que les Suisses de plus de 50 ans qui eux sont sous pression, selon cette étude.
Des statistiques présentées par l'Office cantonal genevois de l'emploi corroboraient, en juin dernier, le constat de l'étude zurichoise: sur les 10'000 frontaliers qui ont perdu leur emploi l'an dernier, venus de l'Ain et de Haute-Savoie, la moitié ne possédaient pas de qualifications particulières.
>>La libre-circulation a-t-elle mis la pression sur les travailleurs locaux? Le débat entre Christian Lüscher, vice-président du PLR et Aldo Ferrari, vice-président d'UNIA.
Roger Guignard/lan