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A l'instar de la Suisse, l'Autriche veut privilégier l'embauche de ses résidents

"Nous devons faire face à la réalité: les négociations d'adhésion (avec la Turquie) ne sont plus que de la fiction", a déclaré mercredi le chancelier autrichien Christian Kern à la presse de son pays. [APA/Keystone - Herbert Pfarrhofer]
L'Autriche pourrait se doter de sa propre version de la préférence indigène / Le 12h30 / 1 min. / le 13 janvier 2017
Le chancelier autrichien Christian Kern souhaite limiter la libre circulation et favoriser les travailleurs qui vivent sur son sol. Son concept, présenté jeudi, fait penser à la préférence indigène imaginée par le Parlement suisse.

"Machen wir unser Land wieder stark" ("Rendons notre pays fort à nouveau"): c'est sous ce slogan qui rappelle celui de Donald Trump que Christian Kern a présenté jeudi son projet pour revitaliser l'Autriche.

Parmi ses recettes, le chancelier social-démocrate (centre-gauche) propose une priorité à l'embauche pour les résidents autrichiens dans les branches fortement touchées par le chômage. Une façon de lutter contre la percée électorale de l'extrême droite.

Des "aménagements" possibles

Après le casse-tête de la mise en oeuvre de l'initiative sur l'immigration de masse, des élus fédéraux - de gauche comme de droite - estiment que la proposition autrichienne est un avantage pour la Suisse.

"Ca signifie qu'un pays membre suit l'exemple suisse, ce qui ne pourra que conforter la position suisse face à l'UE dans le cadre des discussions qui auront lieu prochainement", estime le socialiste Didier Berberat.

Pour le conseiller aux Etats neuchâtelois, la libre circulation "continuera", mais cela montre qu'"elle peut être aménagée, comme le Parlement suisse l'a fait, comme l'Autriche le fera prochainement".

La mort de la libre circulation?

L'Autriche "veut avoir la possibilité de refuser un Hongrois pas cher et d'engager un Autrichien plus cher pour le même poste", estime pour sa part l'UDC Yves Nidegger.

"C'est une violation claire de l'interdiction de discriminer qui figure dans la libre circulation actuelle", ajoute le conseiller national genevois, qui juge que cette dernière "a vécu".

Muriel Ballaman/dk

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