Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung rapportent que la société Alkopharma de Martigny (VS), distributrice du Thiotepa, falsifiait les dates de péremption de cet anticancéreux qui avait une durée de vie de 18 mois.
Certains flacons ont été vendus sept ans plus tard et ne contenaient plus la dose de principe actif exigée. L'affaire touche la plupart des hôpitaux suisses. Les journaux soulignent que la moitié des flacons falsifiés ont été administrés à des enfants.
Au total, Alkopharma a vendu 98'820 flacons du médicament en France pour plus de 3,2 millions d'euros et 2119 en Suisse pour plus de 207'500 francs.
Recours de Swissmedic
Un tribunal valaisan a condamné en juin 2016 les deux responsables de l'entreprise à des jours-amendes ou des peines pécuniaires. L'entreprise a fait faillite.
Swissmedic a fait recours, estimant la peine trop légère, notamment parce que le juge n'a pas retenu la mise en danger de la santé des patients. L'affaire sera jugée prochainement.
ats/ptur
L'affaire éclabousse la Banque cantonale du Valais qui prend position
Les journaux dominicaux pointent en outre que le président de la Banque cantonale du Valais (BCVs) est un ami du patron d’Alkopharma. En faillite, l'entreprise avait bénéficié d’un crédit de 85 millions de la part de la BCVs. Selon les journaux, la banque risque de perdre 17 millions de francs à cause de la faillite d'Alkopharma.
La BCVs a rappelé dimanche que par principe et par obligation légale, elle ne commente ni l'existence ni l'absence de relations d'affaires avec des tiers. L'établissement a également attiré l'attention sur le fait qu'il applique rigoureusement les prescriptions légales et réglementaires en matière de gestion de crédits.