A l'heure de la retraite, Ottmar Hitzfeld sera peut-être tenté de fréquenter les casinos. Le sélectionneur de l'équipe de Suisse est vraiment un homme qui est accompagné par la chance.
Après avoir bénéficié d'un tirage de rêve pour la campagne de qualification de la Coupe du monde 2014 au Brésil, l'Allemand a encore été gâté par le sort à Costa do Sauipe. La Suisse se retrouve, en effet, dans le groupe E qui est très loin de s'apparenter à un groupe de la "mort". Elle sera successivement opposée à l'Equateur, le 15 juin à Brasilia, à la France, le 20 juin à Salvador de Bahia, et au Honduras, le 25 juin à Manaus, en Amazonie.
Le fait de jouer aussi au nord du Brésil incitera très certainement Ottmar Hitzfeld à choisir un autre camp de base. Les Suisses ont, faut-il le rappeler, pris une option sur un complexe hôtelier à Guaruja, dans l'Etat de Sao Paolo.
L'Equateur, la grande inconnue
Avec la France et le Honduras, la Suisse retrouve deux équipes qu'elle a affrontées lors deux deux dernières Coupes du monde. En 2006, elle avait tenu la France en échec 0-0 à Stuttgart. En 2010, à Bloemfontein, elle avait signé le même résultat contre le Honduras, un résultat synonyme malheureusement d'élimination.
La grande inconnue sera bien l'Equateur, le premier adversaire de la Suisse. Classés au 23e rang FIFA, les Equatoriens participeront à leur 3e phase finale. Ils se sont qualifiés en prenant la 4e place du tournoi de la zone AMSUD derrière l'Argentine, la Colombie et le Chili, mais devant l'Uruguay. Elle est dirigée par un entraîneur qu'Hitzfeld n'a sans doute pas oublié: le Colombien Reinaldo Rueda, qui était à la tête du... Honduras il y a quatre ans en Afrique du Sud.
Les Equatoriens peuvent compter sur deux attaquants de grande valeur: Antonio Valencia (ManU) et l'ex-joueur du FC Bâle Felipe Caicedo. Aujourd'hui au Lokomotiv Moscou, Caicedo a été l'un des grands artisans de la qualification des Equatoriens en inscrivant sept des 20 buts de son équipe. Les Equatoriens ont su pleinement exploiter l'avantage de jouer en altitude à Quito (2700m). Ils ont pris 22 points sur 24 à domicile, contre seulement 3 sur 24 à l'extérieur.
Si Ribéry joue au même niveau qu'avec le Bayern...
On connaît l'importance du 1er match, même si le douloureux souvenir de 2010 est encore dans toutes les mémoires. Avec un succès face à l'Equateur, la Suisse fera un premier pas vers la qualification. Surtout, un succès à Brasilia permettra aux Suisses d'aborder en toute sérénité le rendez-vous de Salvador de Bahia contre la France.
Capables du meilleur comme du pire, les Français seront vraiment redoutables si Franck Ribéry évolue à nouveau en sélection dans le registre qui est le sien au Bayern Munich. Mais jusqu'à présent, l'enfant de Boulogne ne rayonne pas vraiment en équipe de France.
Fort heureusement pour Didier Deschamps, l'avènement de Paul Pogba est survenu à point nommé. Le prodige de la Juventus, qui n'est âgé que de 20 ans, s'impose, par son abattage et son tranchant dans les 30 derniers mètres, comme le véritable patron des Tricolores.
Une statistique démontre que la France part de loin: elle n'a gagné qu'un seul des dix derniers matches qu'elle a disputés dans le cadre d'une phase finale d'un grand tournoi. Comme si la vie en commun pendant un mois l'insupportait...
Un possible quart contre l'Allemagne?
Troisième du tournoi de la zone CONCACAF derrière les Etats-Unis et le Costa-Rica, le Honduras, 41e au classement FIFA, participera à sa troisième Coupe du monde. Depuis l'Afrique du Sud, l'équipe a été profondément remaniée. Le nouveau sélectionneur, le Colombien Luis Fernando Suarez, s'appuie désormais sur le vivier de l'équipe quart de finaliste aux JO de Londres grâce notamment à un succès sur l'Espagne.
Si la Suisse a le bonheur de franchir ce premier tour, elle rencontrera en 8es l'un des deux qualifiés du groupe F dans lequel figure l'Argentine, la Bosnie-Herzégovine, l'Iran et le Nigeria. Même si la lecture d'un tableau de la Coupe du monde n'est pas "simple", Hitzfeld a certainement acté que la conquête de la 1ère place du groupe peut conduire la Suisse vers un 1/4 contre l'Allemagne le 4 juillet à Maracana.
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si/dbu
Groupe E, celui de la Suisse
Suisse
Equateur
France
Honduras
PROGRAMME DE LA SUISSE:
1er match, dimanche 15 juin (18h00)
Suisse - Equateur, à Brasilia
Vendredi 20 juin (21h00)
Suisse - France, à Salvador
Mercredi 25 juin (22h00)
Suisse - Honduras, à Manaus
"Les Français sont les favoris"
Ottmar Hitzfeld (sélectionneur): En tant qu'entraîneur, on est toujours critique et pas naïf. Je ne pense pas que cette phase de groupe sera une simple balade. L'Equateur et le Honduras sont forts techniquement et bien en place tactiquement. Les Français sont les favoris, nous devons avec eux atteindre les 1/8.
Valentin Stocker: Bien sûr que je suis content de ce groupe, ce sera vraiment possible de passer mais très, très difficile. Avec le Honduras, nous avons depuis la Coupe du Monde 2010 un compte ouvert et espérons le régler. Les Français ont connu quelques problèmes en qualifications, ils seront contre nous comme favoris pour une place à prendre. Si nous jouons bien ensemble, toute l'équipe sur le terrain, pour cette place, c'est possible.
Diego Benaglio: Je pense que ce tirage est relativement correct, cela aurait pu être pire. La France est une équipe qui, mis à part lors de dernière Coupe du Monde, tient toujours un bon rôle. Avec leurs talents individuels, ils sont les favoris. Quant au Honduras, nous n'avons pas les meilleurs souvenirs depuis 2010. Cela nous offre maintenant la chance de faire mieux. L'Equateur est l'inconnue. Ce n'est certainement pas un adversaire facile. Néanmoins, je pense que nous pouvons atteindre les 1/8. C'est sûr que les Honduriens, en tant que Centro-Américains, sont plus capables de surmonter les conditions climatiques qui prévalent à Manaus. Cela peut être un inconvénient pour nous dans ces circonstances. /afp