50 ans après Cuba: la bombe nucléaire fait-elle encore peur?
L'émission du 21 octobre 2012
Il y a cinquante ans, du 16 au 28 octobre 1962 précisément, le monde a redouté la perspective d’une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. C’était la crise de Cuba, l’affaire des missiles que l’URSS projetait d’installer sur cette île des Caraïbes, bastion communiste au plus près du territoire étasunien.
Jamais dans toute l’histoire, l’humanité a été si proche d’une catastrophe irrémédiable. Aujourd’hui la guerre froide est bel et bien finie, la crise des missiles, loin derrière. Mais les ogives sont toujours là, d’autres pays possèdent maintenant "la bombe" et il est à craindre l’avènement de nouvelles puissances nucléaires. Selon toute vraisemblance, la Corée du Nord en serait dotée et certains observateurs voient mal comment l’Iran ne parviendrait pas à l’obtenir dans un avenir proche.
Quels sont les risques actuels de confrontation nucléaire? Le risque terroriste est-il crédible? Et combien y aura-t-il de puissances nucléaires dans dix ou vingt ans? Geopolitis décrypte la réalité de la menace nucléaire militaire actuelle et à venir.
L’invité: Bernard Wicht, expert des questions stratégiques, Université de Lausanne.
Quelles sont les puissances nucléaires reconnues? Celles dont on ne doute plus de leur capacité et celles en devenir? L'état des forces nucléaires dans le monde de 2012. Voir la carte
En plus...
Le reportage
On trouve sur le web quantité de vidéos qui font plus ou moins état de la menace nucléaire d'aujourd'hui. Voici quatre séquences publiées par des organismes engagés dans le but de bannir les armes nucléaires.
En plus...
L'invité
L'éditorial
Le 22 octobre 1962, des avions espions américains décèlent l'implantation de fusées soviétiques à Cuba. Le président Kennedy décide aussitôt le blocus de l'île. Les Etats-Unis déploient des unités navales et des avions de combat. Le coup de force des Soviétiques pourrait conduire à la guerre. Mais le 27 octobre, Khrouchtchev propose de démanteler ses installations si les Etats-Unis renoncent à envahir Cuba et retirent leurs fusées Jupiter de Turquie. C'est un pas vers la résolution de ce conflit diplomatique qui prendra fin deux jours plus tard avec la levée du blocus américain.
Tensions diplomatiques
Le 28 janvier 1962: les relations entre Cuba et les Etats-Unis sont tendues. Lors d'une conférence à Punta del Este, le secrétaire d'Etat américain, Dean Rusk rencontre le président de la République cubaine, Osvaldo Dorticos en vue d'une détente américano-cubaine. Les chances et les enjeux d'une telle rencontre? Continents sans Visa donne la parole à quatre spécialistes de la question cubaine. Une semaine après, le 7 février 1962, les Etats-Unis mettront en place un embargo contre le gouvernement de Cuba.
Le 2 novembre 1962, un mois après le déclenchement de la crise des missiles de Cuba, Continents sans visa fait le point sur la situation extrêmement tendues entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. Sans le recul, le 27 octobre 1962 de Khrouchtchev qui proposa de démanteler ses installations contre le retrait des fusées Jupiter américaines en Turquie, la crise aurait été crescendo.
Une faible ouverture vers les Etats-Unis, c'est ce que consent Fidel Castro aux Cubains qui veulent rejoindre, en 1965, leur famille exilée en Floride. Cette ouverture du régime permet à l'équipe de Continents sans visa de séjourner à Cuba pour rendre compte de la réalité quotidienne de ce pays aspirant à devenir un modèle du socialisme.
Le principe de la guerre froide repose sur l'équilibre des forces conventionnelles et nucléaires entre les deux superpuissances, les Etats-Unis et l'Union soviétique. Leurs relations sont ponctuées de tensions - comme ce fut le cas en 1962 avec la crise des missiles à Cuba - et de détente, amorcée dès les années 70. En 1967, une nouvelle conférence sur le désarment se tient à Genève. Pour l'ambassadeur américain Hamington, l'enjeu consiste surtout à éviter la prolifération nucléaire, les Etats-Unis et l'URSS étant les seules nations à pouvoir assumer la responsabilité de posséder un arsenal atomique.