Plus que deux ans! C'est le temps qui reste à Barack Obama pour achever son mandat de président des Etats-Unis. Il ne pourra pas en briguer un troisième, la Constitution américaine l'interdit. C'est l'heure de tirer un premier bilan après six ans de présidence.
Mais avant de pouvoir être jugé par l'histoire, il reste ces vingt-quatre mois au pouvoir, une période au cours de laquelle l'homme, dit le plus puissant du monde, pourrait avoir à traiter avec un parlement pour le moins hostile. A la veille des élections de mi-mandat le 4 novembre, les pronostics s'accordent sur des scénarii qui ne sourient pas nécessairement au locataire de la Maison Blanche. Il se dit même que le Sénat pourrait basculer dans le camp républicain.
Quel bilan peut-on dresser aujourd'hui de la présidence Obama? Faut-il parler d'élections de la dernière chance? Geopolitis décrypte par avance ce qu'aura été l'"ère Obama".
L'invité: David Sylvan, professeur de relations internationales à l'IHEID.
David Sylvan est professeur de relations internationales et chef de l'unité de sciences politiques à l'IHEID. Citoyen américain, il a obtenu son doctorat à Yale University et a enseigné aux universités de Syracuse et de Minnesota avant de venir à Genève en 1992.
David Sylvan enseigne et fait de la recherche dans les domaines de la politique étrangère, et de l'économie politique internationale. Il est auteur de multiples ouvrages, parmi lesquels est un livre, "U.S. Foreign Policy in Perspective".
Fait historique et politique majeur, l’élection le 4 novembre 2008 de Barack Obama se présente aussi comme l’aboutissement de la longue lutte pour l’égalité des droits des Noirs aux Etats-Unis. Dès la fin des années 50, la discrimination, surtout active dans le Sud, est combattue par le pasteur Martin Luther King. Mais son action non-violente ne satisfait pas les Black Panthers qui revendiquent la lutte armée. Plongée dans les tensions de l’Amérique des années 60.
Le Sud ségrégationniste
Visite dans le Sud ségrégationniste des Etats-Unis. En 1962, alors que l'administration Kennedy s'attaque, par l'entremise du ministre de la Justice Bob Kennedy, à la question de l'égalité des droits entre Blancs et Noirs, l'équipe de "Continents sans visa" tourne ce reportage à Atlanta où elle rencontre notamment le pasteur Martin Luther King.
En avril 1964, Claude Goretta et l'équipe de "Continents sans visa" tournent un reportage dans la communauté noire de Washington où la criminalité est plus élevée que partout ailleurs dans le pays. La violence, le chômage, l'absence d'avenir, la discrimination raciale créent des conditions sociales explosives. Alors ministre de la Justice, Robert Kennedy intervient dans ce document.
L'assassinat de Martin Luther King, le 4 avril 1968, force l'opinion publique à s'intéresser aux conditions de vie des Noirs américains. Une semaine après la mort de Luther King, "Point" consacre une émission sur la situation des Noirs américains, donnant de préférence la parole aux femmes.
Mai 1968. Un mois après l'assassinat de Martin Luther King, "Continents sans visa" suit un jeune Noir américain, professeur de français. A travers son portrait, c'est la communauté noire et ses tensions internes qui sont présentées. La voie non-violence voulue par Martin Luther King ne satisfait plus une frange importante du mouvement noir, réunie dans les Black Panthers fondées en 1966 par Bobby Seale et Huey P. Newton. Les Black Panthers engagent la lutte violente. (RTS 18 min 52 sec)
Devant le congrès démocrate
Le 27 juillet 2004, Barack Obama, qui est alors candidat au Sénat pour le parti démocrate, exprime sa confiance dans la capacité des Etats-Unis à intégrer toutes personnes d’origine étrangère.: "Mes parents m'ont donné un prénom africain, "Barack", certains que dans l'Amérique tolérante, un prénom ne peut constituer un obstacle au succès...".