L'Alhambra de Grenade, ville de Lorca. [flickr.com - bernjan]

Cuba et l'agonie de l'Espagne Républicaine

En 1934, Cuba revit après des années de dictature. L’association culturelle Pro Arte fait feu de tous bois. Les plus grand solistes viennent à La Havane: le guitariste Sainz de la Maza, la cantatrice Lotte Lehmann, Paul Wittgenstein qui crée à Cuba le concerto pour la main gauche de Ravel. Enfin le pianiste Jorge Bolet qui avait bénéficié d’une bourse de Pro Arte en 1929 pour étudier au Curtis Institute de Philadelphie est de retour à Cuba. A cette époque, Cuba a aussi l'Espagne au cœur en ces années de tous les dangers à Madrid.

Depuis deux ans, Pedro Sanjuán vit à Madrid et remporte le Prix National de la musique pour sa "Liturgie Noire" composée à La Havane. Le pianiste cubain Joaquín Nin joue à la Résidence des Etudiants de Madrid, là même où Lorca vient souvent jouer du piano. En 1935, plusieurs Cubains qui résident en Europe s’engagent pour la défense de la République. En janvier 1936, au port de Santander, le poète Lorca promet à son amie, la comédienne Margarta Xirgu, qui part en tournée en Amérique latine, de la rejoindre plus tard au Mexique. Il veut d’abord revoir sa famille à Grenade. Lorca est pris au piège, arrêté et fusillé. Á Cuba c’est la consternation. Il était devenu un peu l’enfant du pays. La danseuse La Argentinita rentre trop tard de Cuba pour le revoir. Elle-même va devoir fuir l’Espagne.
Cuba et l'agonie de l'Espagne Républicaine