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La bande à Fasel

Jacques Fasel, truand révolutionnaire.
Jacques Fasel, truand révolutionnaire.
Entre 1978 et 1979, la Suisse romande est le théâtre de braquages perpétrés par des individus qui se proclameront révolutionnaires. Le nom de deux d'entre eux est encore présent dans les mémoires: Jacques Fasel et Daniel Bloch.

De l'objection de conscience au banditisme

Jacques Fasel et Daniel Bloch font connaissance en 1977 à la prison de Bellechasse. Le Fribourgeois et le Neuchâtelois ont un point commun: ils purgent tous les deux des peines pour insoumission à l'armée. En 1999, l'émission Au-delà des grilles revient sur le parcours de Daniel Bloch et les raisons qui l'ont conduit à faire le choix de l'action violente.

Le parcours de Daniel Bloch
Le parcours de Daniel Bloch / Au-delà des grilles / 1 min. / le 27 janvier 1999

Révoltés, cultivant des idéaux révolutionnaires et anarchistes, Jacques Fasel et Daniel Bloch vont se lancer dans une série d'attaques et de hold-up entre 1978 et 1979. Lors du braquage d'une succursale bancaire dans un supermarché de Villards-sur-Glâne, un convoyeur de fonds trouve la mort. L'émission Au-delà des grilles  fait l'historique des principaux forfaits commis par la bande.

Le bureau postal de la Coudre (Neuchâtel), attaqué par la bande à Fasel le 6 octobre 1978. [RTS]
La bande à Fasel / Au-delà des grilles / 1 min. / le 27 janvier 1999

Le procès

En 1985 se tient à Fribourg le procès des trois membres de la bande à Fasel. Un impressionnant stock d'armes, de munitions, de faux papiers, de plaques minéralogiques et autre matériel est présenté au public. Influencés par les révolutionnaires sud-américains, mais également par la bande à Baader et les Brigades rouges italiennes, les révoltés de Bellechasse voulaient constituer un groupe armé et soutenir d'autres groupuscules.

Nous allions attaquer le système répressif suisse. Il nous fallait des forces, des l'argent et des armes. Nous avions un vaste programme à réaliser.

Daniel Bloch, "La bande à Fasel"
Jacques Fasel arrivant à son procès en 1985. [RTS]
Procès de 1985 / Télé Journal / 1 min. / le 6 décembre 1985

Daniel Bloch est condamné à 10 ans et demi de prison, Jacques Fasel à 14 ans, leur comparse écope de 12 ans d'emprisonnement. En 1986, Jacques Fasel comparaît pour un nouveau procès, après l'annulation du premier jugement. Sa peine sera réduite de deux ans.

Cavales

Surnommé "le Robin des Bolzes", Jacques Fasel est aussi le roi de l'évasion. Arrêté après une première vague d'attaques, il s'évadera de la prison de Tavel en juin 1979. Repris en décembre de la même année, il s'évade une deuxième fois du pénitencier de Bochuz en juillet 1981. On retrouve finalement sa trace à Paris, d'où il est extradé vers la Suisse  en automne 1982. Après le procès de 1985, il est détenu à Witzwill. Mais quelques mois seulement de sa mise en liberté provisoire, il s'évade une troisième fois. Comment expliquer un tel acte ?

Cavales
Cavales / Télé Journal / 1 min. / le 24 mars 1988

Que sont-ils devenus?

Après avoir purgé sa peine, Daniel Bloch revient à la vie civile au début des années 90. Si en prison il est apparu comme un détenu modèle, il retombe dès sa sortie dans la criminalité. Impliqué dans un enlèvement en 1991, il prend la fuite. Sa cavale se termine en 1995 et en 1998 il  est condamné à 12 ans de réclusion.

Daniel Bloch à nouveau devant ses juges
Daniel Bloch à nouveau devant ses juges / Le Téléjournal / 38 sec. / le 19 janvier 1998

Jacques Fasel a été libéré en août 1991. La RTS le retrouve en 2004 : se réclamant toujours de valeurs anarchistes, il s'est reconverti dans la gestion d'un bistrot communautaire au bord du Doubs. L'émission Appellation romande contrôlée dresse son portrait et celui de deux autres défenseurs des valeurs libertaires: Michel Nemitz et Marianne Enckell.

Les anarchistes en Suisse [RTS]
Les anarchistes de Suisse Romande / A.R.C. Appellation Romande Contrôlée / 5 min. / le 10 janvier 2004

Invité à la radio en mai 2019, au moment de la réédition de son livre "Droit de révolte", il dit avoir renoncé à la violence, mais pas à la révolte.

Sophie Meyer pour Les archives de la RTS

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