Un pionnier
Durant 15 ans, ce professeur d’allemand lausannois arpente le pays à la recherche de films, de documents et de témoins. En résulte la publication de l'ouvrage Histoire du cinéma suisse. Films de fiction 1896-1965. Un travail de titan pour celui qui prendra plus tard la relève de Freddy Buache à la tête de la Cinémathèque suisse. Le 26 avril 1988, un reportage de l'émission Viva raconte l'épopée de ce pionnier qui nous fait découvrir des aspects méconnus de l'histoire du septième art en Helvétie.
Au temps du cinéma muet
Le saviez-vous? La localité du Petit-Lancy, près de Genève, a abrité le premier studio de cinéma de Suisse. Ce studio fut le terrain d’expérimentation de découvreurs comme Robert Florey et Charles-Emile Sauty. En préparant son livre, Hervé Dumont a rencontré l’épouse de dernier. Au moment du tournage de l'émission Viva, la vieille dame est âgée de 85 ans. C’est un des derniers témoins du cinéma muet des années 20.
Traversée du désert
L'arrivée du parlant ne portera pas chance au cinéma romand. Entre 1940 et 1965, seuls quatre longs-métrages sont menés jusqu'à terme en Suisse francophone. Parmi eux, Manouche, une romance fleur bleue tournée à Lausanne. Si le décor de Gilberte de Courgenay , réalisé en 1941, est bien le Jura actuel, le film, qui connut un grand succès en Suisse, n'en reste pas moins une production alémanique...
Un cinéma commercial
Considéré davantage comme un produit que comme un art, le cinéma ne bénéficie d’aucun soutien de la Confédération avant les années 60. N'ayant d'autres choix que la rentabilité, les maisons de production se tournent vers un cinéma essentiellement commercial. Thèmes folkloriques, romantiques ou patriotiques, décors alpestres de carte postale: la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Mais certains films parviennent tout de même à sortir du lot.
Prime à la qualité : oui, mais...
En 1963, la Confédération décide d’allouer une prime de qualité aux films suisses. La nouvelle loi favorise avant tout des films documentaires et éducatifs. De plus, le système ne permet pas de subventionner des scénarios, mais uniquement des films terminés. C'est en suant sang et eau que le jeune cinéaste genevois Michel Soutter parvient à terminer La lune avec les dents, son premier long-métrage.
Et après
C’est pourtant dans ce contexte peu favorable que la nouvelle vague du cinéma suisse va émerger. Avec en Suisses alémanique des cinéastes comme Fredi Murer ou Alexander Seiler, et du côté romand Alain Tanner, Michel Soutter ou encore Claude Goretta.
Sophie Meyer pour Les archives de la RTS