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Vivre ensemble à Evolène

Val d'Hérens et Evolène [RTS]
Val d'Hérens et Evolène - [RTS]
Blotti dans la nature splendide du Val d'Hérens, le village d'Evolène constitue pour les amoureux de la montagne un vrai paradis. Ses chalets de bois sombre abritent l'authenticité d'une communauté soucieuse de ses traditions. Si ce cadre frappe le visiteur d'un jour, les Evolénards, eux, y ont surmonté bien des difficultés au fil du temps.

Un cadre idyllique

Une nature préservée, une luminosité exceptionnelle, les chalets d'Evolène sertis dans un paysage grandiose abritent l'âme authentique d'un village de montagne. Ces images des années 60 soulignent cet aspect idyllique et le promeneur émerveillé songe aux écrits de Jean-Jacques Rousseau...

Un village haut dans la montagne
Un village haut dans la montagne / Documentaires / 2 min. / le 9 juin 1966

Plus de 40 ans après, lors d'un concours du magazine L'Illustré en 2011, Evolène se voit élire "le plus beau village de Suisse romande": aucunement surpris, ses habitants se montrent bien sûr fiers de ce titre. Par ailleurs des "étrangers", après un véritable coup de foudre lors d'une visite, ont tout quitté pour s'y faire un havre de paix.

Le plus beau village de Suisse
Le plus beau village de Suisse / Couleurs locales / 2 min. / le 26 septembre 2012

Une vie rude

Pourtant, le quotidien se révèle âpre car la terre ingrate ne nourrit pas ses habitants et toute la famille est amenée à prêter ses bras au travail de la campagne. Même si le changement se profile avec la mécanisation de l'agriculture, si haut près des rochers, seuls le mulet et l'homme peuvent transporter les meules de foin. Extrait d'un documentaire tourné par Claude Goretta.

Une terre ingrate
Une terre ingrate / Documentaires / 2 min. / le 28 novembre 2011

La vie était tellement difficile, surtout pour les femmes, qui n'avaient aucune possibilité de gagner de l'argent.

Marie Métrailler, interviewée dans Madame TV en 1963

Les Evolénardes travaillent dur et sans moyen de s'émanciper. La tisserande Marie Métrailler a pris conscience de ce sort peu enviable et a ouvert un atelier de filature permettant aux femmes de vendre leurs créations. Les femmes gagnent ainsi une certaine reconnaissance au sein de la communauté.

Mais pour la majorité des jeunes filles, il faut partir pour apprendre, partir pour gagner sa vie. Au risque de l'inconnu et des périls de la ville. Et quand on s'en va, c'est le coeur lourd.

Partir pour gagner
Partir pour gagner / Présence catholique / 3 min. / le 27 octobre 1963

Les habitants de cette région de montagne doivent également faire face à la menace naturelle: il suffit de rappeler ces terribles jours de février où des avalanches détruisent des chalets et emportent des vies, semant la désolation à Evolène et dans les villages environnants.

Flash 16h15 sur les avalanches à Evolène.
Flash 16h15 sur les avalanches à Evolène / Le Téléjournal / 5 min. / le 22 février 1999

Des mutations

Les conditions économiques exigent que les habitants d'Evolène, comme ceux de tout le Val d'Hérens, se plient à des évolutions. Ils étaient paysans, les voici ouvriers et la construction des barrages de transformer leur quotidien. Puis le tourisme fait irruption, avec à la clé des emplois qui permettront d'éviter l'exode rural, mais aussi avec la nécessité de se prêter au jeu du folklore.

L'enjeu du tourisme
L'enjeu du tourisme / Dossier / 3 min. / le 5 avril 1971

Dès 1969, l'arrivée de la "modernité" avec la télévision a également bousculé les habitudes: finies les rencontres au bistrot du village, chacun chez soi regarde le monde à travers cette lucarne "attachante".

L'arrivée de la télévision
L'arrivée de la télévision / Temps présent / 3 min. / le 10 juin 1971

Une identité forte

A la découverte d'Evolène en 1963. [RTS]
A la découverte d'Evolène en 1963. [RTS]

Malgré ces transformations, l'arrivée de la modernité et la vie pendulaire, Evolène conserve beaucoup de son visage d'antan. Et ses habitants demeurent liés par une identité commune, un sentiment forgé notamment par cette langue qui a disparu partout ailleurs et qu'ils sont les derniers à pratiquer au quotidien.

Si je ne parle pas le patois, je ne me sens pas comme un vrai Evolénard.

Un enfant en 2011

"Pa capona", il ne faut pas renoncer. Faire vivre le patois à Evolène, c'est continuer à tisser ce lien social au sein du village et consolider l'identité de la région. En 2011, Bernard Bornet, ancien conseiller d'Etat valaisan, y travaille avec le concours des enfants.

Pa capona
Pa capona / Couleurs locales / 2 min. / le 15 novembre 2011

On le voit dans nos archives, c'est au prix des efforts consentis par ses habitants qu'Evolène a pu offrir son supplément d'âme au paradis...

  

Marielle Rezzonico pour Les archives de la RTS

Retrouvez ci-dessous les intégrales de la plupart des émissions dont des extraits ont été publiés, et plus encore...

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