Première apparition à la TSR
1962. Barbara a 32 ans. Au cabaret parisien de L'Ecluse, elle est devenue "La femme de minuit", attendue par un public fidèle. Deux ans plus tôt, elle a sorti deux albums de reprises de chansons de Brassens et de son ami Jacques Brel. Elle a écrit quelques rares chansons. Pour l'émission En passant, elle interprète l’une d’entre elles, Dis, quand reviendras-tu?, qui restera un de ses grands succès. On l’entend aussi dans un répertoire plus léger, où, sourire en coin et regard canaille, elle excelle.
Dans la même émission, la chanteuse s'entretient avec l'animatrice Colette Jean. Elle dit ne pas rêver de gloire. Son statut d'interprète lui convient parfaitement. Ecrire et composer ne semblent pas faire partie de ses projets les plus essentiels.
Je ne sais pas écrire des chansons, j'ai beaucoup de mal à le faire et je ne m'intitule pas auteur-compositeur
Consécration
En automne 1964, Barbara fait la première partie d'une série de concerts de Georges Brassens à Bobino. Elle lui vole littéralement la vedette. La sortie en mars 1965 d'un album entièrement composé de ses propres chansons montre qu'un autre déclic a eu lieu. Le 15 septembre de la même année, c’est le retour à Bobino, où elle tient cette fois-ci le rôle principal. On ne parle plus que d'elle.
L’amitié avec Barbara, c’est quelque chose de terriblement exigeant.
Le 25 décembre 1965, Barbara est à nouveau l’invitée de la TSR. L’entretien est assuré par Catherine Charbon. Quinze ans plus tôt, la journaliste a rencontré la chanteuse « dans un bouge de Bruxelles où elle chantait pour des buveurs de bière ». Elle témoigne de cette relation en avant-propos de l’émission.
Dans l’interview qui suit, Barbara évoque ses années bruxelloises et parisiennes. Son amour pour le piano, qu’elle joue en autodidacte. Le destin d'une de de ses chansons, Nantes. Elle égrène les notes de La petite cantate et de La solitude et nous parle de sa conception du bonheur.
Je suis une femme heureuse de chanter, de ça je suis sûre
En chansons
1965, toujours. Barbara, assise à son piano, chante Je ne sais pas dire.
En 1968, à l'occasion d'une émission de Noël enregistrée à l'hôpital de la Source, à Lausanne, Barbara interprète Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous. Elle est accompagnée à l'accordéon par son complice Roland Romanelli.
Barbara et Les oiseaux de nuit
En avril 1974, Barbara fait un passage sur le plateau des Oiseaux de nuit de Bernard Pichon. L’original de l'enregistrement a malheureusement disparu, mais on en retrouve des extraits dans une émission spéciale réalisée un an plus tard. La chanteuse y offre une interprétation magistrale de Marienbad.
Autre moment fort, la rencontre entre l’artiste et un jeune admirateur romand, qui se mue en intervieweur pertinent et courageux. Comment la chanteuse a-t-elle réussi à intégrer à son univers les textes que François Wertheimer a écrit pour son dernier album, La louve ? Et pourquoi l’humour de Barbara se manifeste-t-il dans si peu de chansons? Touchée et amusée, la chanteuse se laisse prendre au jeu et entreprend de déconstruire elle-même sa légende.
Je passe mon temps à dire que je suis très drôle, mais ça ne convainc personne !
Adieux et retrouvailles
Au fil des ans, Barbara se fera de plus en plus silencieuse. En 1981, elle revient sur scène pour une série de concerts acclamés à l'hippodrome de Pantin, où elle a installé un grand chapiteau. Un an plus tard, au micro du journaliste Frank Musy, elle revient sur ce moment de grâce qui lui a redonné goût à la chanson.
Après cinq ans d'absence, elle est présente, aux côtés de Gérard Depardieu, dans un spectacle-événement dont la première a lieu le 21 janvier 1986 au Zénith à Paris. Lily passion, qui porte en sous-titre Elle l'aime, il tue, déroutera certains admirateurs, en touchera profondément d'autres, comme le photographe Marcel Imsand, qui a illustré les livres et pochettes de pratiquement tous les disques de la chanteuse et réalisé une série de photos de ce spectacle.
Barbara, encore
Retrouvez ci-dessous les intégrales de la plupart des émissions dont des extraits ont été publiés, et plus encore...
Sophie Meyer pour Les archives de la RTS