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Le pasteur Dardel raconte

Interview de Raoul Dardel, La vie protestante du 27 janvier 1956.
Interview de Raoul Dardel, La vie protestante du 27 janvier 1956.

Vous avez fait partie, je crois, de cette historique association qui, la première, organisa des émissions radiophoniques à Genève, à Cointrin?

J’ai fait partie à ses débuts du Radio-Club, j’en ai été le secrétaire puis le président, en 1923, sauf erreur. J’étais passionné de ce nouveau mode d’expression. C’est ce «Radio-Club » qui devait organiser, cette année 1923, deux séries d’émissions de trois semaines. La première eut lieu à la fin mars, la seconde au mois de mai...

C’est à cette occasion, si je ne fais erreur, que vous avez tenté d’entreprendre la diffusion d’un culte radiophonique?

En effet. J’ai voulu tenter cette expérience. Elle l’a été au printemps 1923.

Vous seriez ainsi celui qui a prononcé le premier culte transmis par radio, non seulement en Suisse mais certainement en Europe...

Pour la Suisse, j’en suis convaincu. Pour l’Europe, il est très difficile de vérifier la chose et d’affirmer d’une façon péremptoire.

Vous souvenez-vous de cette émission ?

J’en ai tous les détails précis dans la mémoire. Je me souviens du temps qu’il faisait. On avait notre studio installé dans une baraque en planches à Cointrin. Il y avait là un piano et un énorme micro dans lequel il fallait parler avec force pour se faire entendre. Cela était très fatigant.

Le culte que vous avez prononcé à cette occasion respectait-il l’ordre habituel d’un service divin protestant?

Naturellement. Il y eut la lecture, les prières, le sermon, tout, sauf les chants...

Et cela dura ?

En tout, environ quarante minutes...

Vous souvenez-vous de l’impression causée par cette expérience extraordinaire de confier aux ondes le message chrétien?

Oh oui, mon Dieu que j’étais ému. Les mots semblaient m’échapper par le miracle de cette grosse boîte sensible qu’on appelait déjà un micro, et qui allait porter la bonne nouvelle...

Aviez-vous eu beaucoup d’auditeurs?

D’après ce que l’on savait, il y avait à Genève, à ce moment-là, une vingtaine de postes récepteurs...

Et quelles furent les réactions enregistrées?

Les gens étaient frappés de cette voix qui arrivait chez eux, par les ondes, pour leur annoncer Jésus-Christ.

Y a-t-il eu d’autres diffusions à Genève?

Ces expériences terminées, on attendit une année au moins, avant d’entreprendre les émissions du studio de La Métropole.

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