Alfred Cortot (9/10)

Île de Cortoshima, Japon [Inconnu]
  • Culture et Arts
  • Audio 17 min.

24 janvier 1954

Emission sans nom

Au cours de cette série de dix entretiens enregistrés en 1953, Alfred Cortot se confie au critique musical Bernard Gavoty, qui est également son biographe.

Alfred Cortot a fait plusieurs fois le tour du monde: Europe, Russie, Amérique et Amérique du Sud, Japon. Son nom a d'ailleurs été donné à une île côtière nippone: Cortoshima. Son nom signifierait en japonais "Solitaire dans l'île du rêve".

A ses souvenirs de l'Espagne et de l'Italie d'avant-guerre s'ajoutent ses projets d'avenir: il va signer un contrat qui lui fera refaire le tour du monde.

(Photo: L'île de Cortoshima, Japon)

Pianiste, pédagogue et auteur, Alfred Cortot, né à Nyon en 1877, aura marqué les musiciens du XXème siècle. Renommé internationalement grâce au trio qu'il fonde en 1905 avec Pablo Casals et Jacques Thibaud, il alternera interprétation et enseignement. Fondateur en 1919 de l’École normale de musique de Paris, qui porte aujourd'hui son nom, il y réunira la fine fleur des musiciens de la première moitié du XXème siècle: Nadia Boulanger (piano), Jacques Thibaud (violon), Pablo Casals (violoncelle), Paul Dukas et Arthur Honegger (composition), et bien d'autres. Dès 1900, Il enregistre également de nombreux disques, spécialement de Chopin, Schumann et Liszt, mais aussi de Ravel, César Franck, Debussy et Bach.

Malgré les reproches qu'on lui adresse après la guerre en raison de son soutien au régime vichyste, il reprendra néanmoins son activité de concertiste sans être vraiment inquiété. Retourné en Suisse dans les années 1950, il s'éteindra le 15 juin 1962 à Lausanne. Auteur de plusieurs livres et d'une méthode de piano, Les Principes rationnels de la technique pianistique, Alfred Cortot a compté parmi ses élèves des artistes aussi renommés que  Clara Haski, Dinu Lipatti, Samson François et Vlado Perlemuter.

Organiste et critique musical, Bernard Gavoty a été l'élève de Louis Vierne et de Marcel Dupré. Publiant ses critiques dans le Figaro sous le pseudonyme de Clarendon, il est également l'un des premiers à faire entrer la musique classique sur l'unique chaîne de télévision française dans les années 1950. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les compositeurs et les interprètes, dont une biographie d'Alfred Cortot (Buchet/Chastel 1977).