Vie de star
- Cinéma
- Audio 8 min.
7 novembre 1966
Cinémagazine
Le 7 novembre 1966, le journaliste Philippe Vaillant rencontre Jeanne Moreau. L'actrice française vient de sortir son deuxième disque et derrière elle les films s'accumulent dont Viva Maria de Louis Malle, Mademoiselle de Tony Richardson ou encore Falstaff d'Orson Welles.
Hommage à l'une des rare comédienne française reconnue aux Etats-Unis, notamment comme symbole de féminité et sensualité dans le Time Magazine. Jeanne Moreau rappelle que l'on peut mener une vie de star sans pour autant devoir se positionner sur les tous les sujets de société.
(Source photo: TSR 1963)
Jeanne Moreau est née à Paris le 23 janvier 1928. Elève au Conservatoire de Paris, elle entre en 1948 à la Comédie-Française puis au TPN quatre ans plus tard. Parallèlement à son travail au théâtre, elle fait ses débuts au cinéma en 1948 et devient véritablement une vedette en 1957, quand elle tourne dans Ascenseur pour l'échaffaud, le premier film de Louis Malle. C'est elle en effet qui assure pour une bonne part le succès du film auprès du public et de la critique. L'année suivante, elle poursuit avec Louis Malle dans Les Amants.
Avec Brigitte Bardot, Jeanne Moreau devient ainsi la seule grande star féminine française des années d'après-guerre. Elle apporte au cinéma un personnage de «bourgoise sensuelle» qui colle avec l'existentialisme des années 50. L'autre grande rencontre cinématographie de Jeanne Moreau, alors qu'elle alterne les rôles dans des films plus légers ou audacieux, c'est François Truffaut qui tourne avec elle Jules et Jim en 1962. Antonioni, Bunuel, Losey, Welle la sollicitent. Mais son amour du cinéma lui évite de porter une attention trop grande à sa carrière et Jeanne Moreau sait prendre des risques pour soutenir, par sa présence, des aventures cinématrographiques parfois hasardeuses. Elle acquiert ainsi une présence qui est autant une incarnation particulière de la féminité.
Outre le théâtre et le cinéma, Jeanne Moreau est également chanteuse. En 1964, elle reçoit le Grand Prix du disque pour ses chansons souvent profondes, marquées d'une douceur touchante. En 1975, elle réalise un premier long métrage, Lumière dont elle a écrit les dialogues. Puis ce sera son second film, L'adolescente, avec Simone Signoret, Roger Blin et Francis Huster.