Vie de Yersin (4)
- International
- Audio 26 min.
15 mai 1986
Destin des hommes
L'arrière-pays et les montagnes d'Indochine sont encore inexplorées. Alexandre Yersin s'y aventure et réalise la première traversée de la chaîne annamitique, de Nha Trang à Pnom Penh. Il rencontre les tribus Moïs, qu'il admire et avec lesquelles il sympathise.
Son projet est de construire un établissement français dans les montagnes, de vacciner les autochtones contre la variole et de leur enseigner de nouvelles techniques agricoles. Il en fait la demande aux autorités françaises.
Charles Daney, géographe, détaille ses explorations et ses difficultés. Jacqueline Brossolet, historienne, et Yvonne Bastardot-Yersin, petite-nièce de Yersin, évoque cette période aventureuse, où Alexandre Yersin échappa de peu à la mort.
Cette série de huit émissions retrace la vie aventureuse d'Alexandre Yersin, le "vainqueur de la peste", racontée par ses biographes Henri Mollaret et Jacqueline Brossollet, sa petite-nièce Yvonne Bastardot-Yersin et par d'autres témoins et spécialistes des maladies infectieuses.
(Photo: Tribu de Moïs en 1902. Source: Wikicommons)
Né à Aubonne en 1863 orphelin de père, Alexandre Yersin suit des études de médecine en Allemagne puis en France, où il intègre rapidement l'Institut Pasteur. En compagnie du Dr Emile Roux, il identifie la toxine diphtérique et publie de nombreuses études de bactériologie. Mais sa soif du voyage et de l'exploration est la plus forte. Tour à tour médecin maritime, explorateur, aventurier, il parcourt l'Indochine à cheval et à pied, avant de découvrir la baie Nha Trang, paradis encore vierge où il finira par se fixer.
Harcelé jusqu'au bout du monde par ses confrères de l'Institut Pasteur, qui le supplient de les faire bénéficier de son génie de chercheur, il est envoyé à Hong Kong pour tenter de trouver une solution à l'épidémie de peste qui ravage la région. C'est là que dans des conditions précaires, en 1894, il identifiera formellement le bacille de la peste, qui porte dès lors son nom: Yersinia Pestis.
Aventurier, solitaire, misanthrope et fuyant les honneurs, Alexandre Yersin profite de ses brefs séjours en France pour mettre au point le sérum anti-peste, puis établit en Indochine une ferme laboratoire pour pouvoir le produire à plus grande échelle. Parallèlement, il soigne gratuitement les habitants et développe la culture de l'arbre à caoutchouc.
En 1940, il quitte définitivement une France en pleine débâcle et se retire dans son coin de paradis où il meurt en 1943. Plusieurs rues du Vietnam actuel, ainsi qu'un lycée, portent encore son nom.