Vie de Yersin (7)

Institut Pasteur à NhaTrang, fondé par Alexandre Yersin [Wikicommons]
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28 mai 1986

Destin des hommes

Afin de rendre le sérum contre la peste moins onéreux, Alexandre Yersin devient éleveur et planteur à Nha Trang. Un Institut Pasteur y est fondé, qui comprend une ferme d'élevage. un troupeau de 500 vaches est peu à peu constitué.

Henri Jacotot biologiste et vétérinaire, se souvient de son arrivée en Indochine en 1922, et de sa rencontre avec Alexandre Yersin, qu'il côtoiera pendant 20 ans.

Cette série de huit émissions retrace la vie aventureuse d'Alexandre Yersin, le "vainqueur de la peste", racontée par ses biographes Henri Mollaret et Jacqueline Brossollet, sa petite-nièce Yvonne Bastardot-Yersin et par d'autres témoins et spécialistes des maladies infectieuses.

(Photo: L'Institut Pasteur de Nha Trang. Source: Wikicommons)

Né à Aubonne en 1863 orphelin de père, Alexandre Yersin suit des études de médecine en Allemagne puis en France, où il intègre rapidement l'Institut Pasteur. En compagnie du Dr Emile Roux, il identifie la toxine diphtérique et publie de nombreuses études de bactériologie. Mais sa soif du voyage et de l'exploration est la plus forte. Tour à tour médecin maritime, explorateur, aventurier, il parcourt l'Indochine à cheval et à pied, avant de découvrir la baie Nha Trang, paradis encore vierge où il finira par se fixer.

Harcelé jusqu'au bout du monde par ses confrères de l'Institut Pasteur, qui le supplient de les faire bénéficier de son génie de chercheur, il est envoyé à Hong Kong pour tenter de trouver une solution à l'épidémie de peste qui ravage la région. C'est là que dans des conditions précaires, en 1894, il identifiera formellement le bacille de la peste, qui porte dès lors son nom: Yersinia Pestis.

Aventurier, solitaire, misanthrope et fuyant les honneurs, Alexandre Yersin profite de ses brefs séjours en France pour mettre au point le sérum anti-peste, puis établit en Indochine une ferme laboratoire pour pouvoir le produire à plus grande échelle. Parallèlement, il soigne gratuitement les habitants et développe la culture de l'arbre à caoutchouc.

En 1940, il quitte définitivement une France en pleine débâcle et se retire dans son coin de paradis où il meurt en 1943. Plusieurs rues du Vietnam actuel, ainsi qu'un lycée,  portent encore son nom.