Une mise en demeure à l'ONU
La démission de U Thant sonne comme un avertissement à l'encontre de l'ONU. Le Birman a bien invoqué des raisons personnelles de renoncer à un nouveau mandat de secrétaire général mais il a également mentionné les grands problèmes qu'il affronte à la tête de l'institution. Sa décision intervient en effet dans le contexte de la guerre du Vietnam où ses appels à la désescalade se sont heurtés à une indifférence insultante des USA. Ce retrait de U Thant constitue une injonction à l'autocritique de l'ONU et une incitation pour les puissances à se mobiliser en faveur de la paix.
Le reportage de Continents sans visa
Les limites mises à l'action d'U Thant, l'espoir que constitue malgré tout l'ONU pour la bonne marche du monde et les critères qui guident le Conseil de sécurité dans le choix d'un secrétaire général ? Plusieurs experts répondent à ces questions dans cet extrait du reportage de Continents sans visa tourné à New-York par Christian Mottier et Guy Ackermann et diffusé le 6 octobre 1966.
Pensif et pâlissant il s'avancera parce qu'il sera l'élu des tout-puissants.
Ayant reçu promesses et assurances de la part des membres du Conseil de sécurité, U Thant finira par reconsidérer son refus et endossera le rôle de secrétaire général de l'ONU jusqu'en décembre 1971.
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Les trois premiers secrétaires généraux
Trygve Lie : le politicien norvégien n'a pas fait campagne pour le poste de Secrétaire général de l'ONU auquel il accède à la naissance de l'organisation le 1er février 1946. La rumeur affirme qu'il aurait même hésité à accepter ce rôle. Jugé d'abord trop pro-soviétique par les Américains, ce sera finalement la pression de l'URSS qui incitera Trygve Lie à la démission le 10 novembre 1952. Avant la fin de son 2e mandat.
Dag Hammarskjöld : Suédois et neutre, il est choisi à l'unanimité par l'Assemblée générale de l'ONU et entre en fonction le 10 avril 1953. Ce deuxième secrétaire général tenait en haute considération sa fonction, se surnommant lui-même le "pape laïc". Faisant preuve d'initiative lors de la crise du Congo et de l'affaire de Suez, Dag Hammarskjöld finit par déplaire aux membres permanents du Conseil de sécurité. Il trouvera la mort en 1961 dans un accident d'avion resté non élucidé.
U Thant : nommé le 3 novembre 1961 secrétaire général ad interim après la mort accidentelle de Dag Hammarskjöld, le Birman U Thant attendra une année avant d'être officiellement désigné. Bouddhiste convaincu, ferme mais modéré, son autorité morale est reconnue. En 1966 alors qu'il veut se retirer, les grandes puissances occidentales souhaitent le conserver à son poste. Il y demeurera jusqu'en 1971.