La fibre pédagogique
Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Lausanne, Pierre Gisling enseigne le dessin durant 15 ans au collège de Béthusy, où il ressent le besoin de sortir du cadre de la classe avec ses élèves pour « aller à la rencontre des choses ». C’est ainsi qu’il crée en 1964 les premiers camps de dessin et d’expression artistique de Suisse.
Appelé par la Télévision suisse romande à la fin des années 1960, il poursuit son travail de transmission « avec une classe plus grande », comme présentateur, producteur et directeur du service Art et Education. Au micro de Jacques Bofford, il raconte son parcours artistique et professionnel, son envie de partager, sa démarche et ses questions.
Cultiver le goût de l’émerveillement
Reprenant l'idée de ses camps, Pierre Gisling crée L'oeil apprivoisé, une série de 13 émissions originales réalisées par Louis Barby et diffusées au cours de l'été 1973. L'expérience inédite se déroule au sud de la France où des enfants et des jeunes de 5 à 17 ans sont filmés lors d'un camp d'activité artistique qui les initie à toute forme de créativité. La caméra se fait oublier. Des artistes en herbe se révèlent, dessinateurs, peintres, sculpteurs ou poètes. Ces émissions immersives et participatives ont marqué et stimulé l'imagination de toute une génération d'adolescents.
S'ensuivent d'autres séries destinées à favoriser la création artistique des jeunes, dont Imagination au galop en 1976 et Les aiguillages du rêve en 1984.
La série Imagination au galop s'attache aux thèmes essentiels qui nous entourent: l'eau, le feu, la terre et l'air. Dans le premier épisode, Masques et visages, Pierre Gisling entraîne les jeunes participants et les téléspectateurs à considérer le visage humain. Du portrait au masque, en passant par la fabrication de flûtes, l'épisode se termine sur une joyeuse bacchanale autour de totems réalisés par les enfants.
Portraits d'artistes
Pierre Gisling fait connaître le travail de nombreux artistes romands qu'il rencontre lui-même dans le cadre d'émissions d'information et d'actualité culturelle comme Agenda ou Reflets. Il présente et produit également plusieurs émissions consacrées aux Beaux-Arts.
Les portes de l'atelier, série diffusée entre 1970 et 1974, analyse les oeuvres de peintres célèbres et part à la découverte d'artistes contemporains. En 1973, Pierre Gisling rencontre le fils unique de Paul Klee, Felix Klee, et donne aux téléspectateurs des clés pour comprendre l’œuvre du peintre, inspiré par la nature tout au long de sa vie.
A la même période, la collection Portrait d'artiste dévoile l'univers et le travail d'artistes, suisses pour la plupart, comme Marcel Poncet, Charles-Clos Olsommer ou Robert Hainard.
Elle est suivie de Clés du regard, qui offre différents points de vue sur les arts et la vie des artistes. Pierre Gisling rend ainsi visite à l'artiste française Marcelle Cahn dans sa chambre-atelier en 1976. Une belle rencontre avec une femme qui a consacré toute sa vie à l'art, avec un regard aiguisé sur le monde.
Escapades régionales
Entre 1987 et 1990, Pierre Gisling présente l'émission Volets verts, à la découverte des saveurs d'une région et de l'originalité de ses habitants. En août 1989, il s'arrête au Musée suisse du vitrail à Romont. Installé dans la salle St-Luc nouvellement consacrée à l'art sacré, le journaliste s'entretient avec Pierre Fasel, conservateur du musée, et le peintre verrier Emile Aebischer, dit Yoki.
Le cabinet des curiosités
Une fois à la retraite, Pierre Gisling continue à partager son amour des arts dans la galerie Art-Top à Montreux, véritable cabinet des curiosités qui mélange des objets de collection rassemblés au cours de ses voyages. Des « ambassadeurs qui parlent de leur pays, de leur culture et de leur civilisation ».
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
RTSarchives