Les débuts
Lorsqu'elle entre à l'Ecole Romande d'art dramatique (ERAD) à Lausanne en 1961, Yvette Théraulaz a 14 ans. Issue d'une modeste famille fribourgeoise émigrée dans le canton de Vaud, elle apparaît d'emblée comme une élève douée. Benno Besson ne s'y trompe pas lorsqu'en 1962 il lui propose un rôle dans la pièce de Bertold Brecht Sainte Jeanne des abattoirs. Cette même année, une équipe de la TSR réalise un reportage à l'ERAD où apparaît la jeune comédienne.
Un théâtre engagé
Une fois son diplôme de l’ERAD en poche, et après un détour par Paris, Yvette Théraulaz rejoint en 1965 la troupe du Théâtre populaire romand. Au TPR, on veut faire du théâtre autrement. Bousculer les hiérarchies, travailler dans un esprit collectif et, au-delà du public urbain et bourgeois, aller chercher les gens là où ils sont en leur proposant un théâtre en phase avec son temps.
"Au TPR", confie Yvette Théraulaz dans une interview, "ce qu'on disait et faisait s'inscrivait dans une démarche politique. Nous étions persuadés que le théâtre pouvait changer le monde". En 1970, l'émission Regard s'intéresse au travail du TPR. Dans cet extrait de La double migration de Job Cardoso, de Pierre Halet, les comédiens dénoncent l'omniprésence de la publicité dans la presse.
Après 10 ans au TPR, Yvette Théraulaz continue de travailler dans le même esprit avec la troupe du Centre dramatique romand, l’Atelier de Genève et le T-Act, collectif autogéré dont elle est la cofondatrice. Avec ce dernier elle joue en 1976 dans L'impresario de Smyrne, une pièce de Carlo Goldoni évoquant la rivalité entre trois chanteuses lyriques se disputant un rôle de prima donna.