Les vertiges du chaos
La Turquie est en 1980 totalement paralysée. La classe politique se montre incapable d'élire un président. Les extrêmes politiques s'affrontent en une guerre civile larvée marquée par une escalade de la violence et de la terreur. Exode rural, conditions de vie précaires dans les bidonvilles, la situation sociale est explosive et l'économie turque en profonde crise.
Dans ces circonstances, l'armée, une institution modérée et qui jouit d'un grand prestige, fait figure de facteur de stabilité. Les pays occidentaux s'accommodent donc du coup d'état: il faut une Turquie forte au sein de l'OTAN car dans le contexte de la guerre froide cet allié occupe une place stratégique.
Un rôle pour l'armée
Le journaliste Claude Smadja expose dans Temps présent les problèmes qu'affronte la Turquie et reçoit l'ambassadeur turc sur le plateau pour évoquer le nouveau régime en place à Ankara: on attend de l'armée qu'elle pave la voie vers des institutions durables.
La répression militaire, dirigée contre la gauche mais également contre la droite radicale, sera extrêmement brutale et la Turquie ne retournera au régime civil qu'en 1983.
Marielle Rezzonico pour Les archives de la RTS