Selon la tradition, les cloches ne carillonnent plus pendant les trois jours de la mort de Jésus entre la messe du Jeudi saint et la nuit de Pâques, qui terminent la période liturgique du carême. On raconte souvent aux enfants que les cloches se rendent à Rome pour se faire bénir par le pape, avant de revenir pour la résurrection du Christ, chargées des oeufs en chocolat que l'on retrouve dans les jardins le dimanche.
Pendant ce temps, les enfants munis de crécelles, de castagnettes ou d'autres instruments à percussion, défilent dans les villages pour annoncer l'angélus et les messes.
Les castagnettes
Du mercredi des Cendres au samedi de Pâques, les écoliers de Schwytz jouent des castagnettes qu'ils utilisent comme instruments de carême.
Le concours du Priis-Chlefele, organisé chaque année depuis 1964 lors du samedi des Rameaux, permet aux jeunes de mesurer leur technique rythmique et de maintenir la tradition.
Les crécelles
Depuis le Moyen-Age les crécelles à manivelle ou à une main sont utilisées traditionnellement dans les villages catholiques durant la Semaine sainte.
A Disentis dans les Grisons, les écoliers fabriquent de nouvelles crécelles pour sauver la tradition et remplacer les anciennes que les antiquaires ont rachetées. Ils les font résonner devant l'église pour marquer l'angélus du matin, le midi et l'angélus du soir.
Le tapolet
Dans certains cantons catholiques, un autre instrument de carême remplace les carillons silencieux: le tapolet, étrange objet muni d'une planche et d'une manivelle qui soulève un marteau en bois. Une tradition qui remonterait au moins à la fin du 19e siècle, voire au Moyen-Age, mais sans qu'aucune source écrite ne l'atteste.
Démonstration dans les rues de Faido au Tessin.
Le marteau de bois
La poutre et les marteaux de bois résonnent dans la nuit au petit village tessinois de Ludiano. Les enfants tapent en rythme devant l'église avant l'arrivée des fidèles.
Cette coutume, qui avait totalement disparu en 1950, est ravivée dans les années 1980. Maintenue artificiellement, elle semble avoir ensuite disparu.
Sophie Jaton Schneider pour Les archives de la RTS