Depuis le début du mois, la capitale du département du Rhône est en ébullition. PTT, transports en commun, services municipaux, usines : employés et ouvriers du secteur public et privé sont nombreux à être en grève. A l'instar de ceux de la capitale, les étudiants manifestent. Les événements vont s'accélérer durant la journée et la nuit du 24 au 25 mai. Le 26, Les journalistes de Carrefour arpentent en voiture les rues de la ville. Les dégâts constatés témoignent de la violence des affrontements.
On voit le long des rues des amas de décombres, des vitres brisées et des pancartes arrachées... Enfin, tout ce qui reste après une émeute
Les premiers accrochages ont eu lieu de jour, aux alentours de la préfecture et du quartier des Cordeliers. Pendant la nuit, des barricades sont érigées des deux côtés du pont Lafayette. A minuit trente, les radios annoncent la mort d'un commissaire de police, fauché par un camion sur ce même pont. Même si une enquête ultérieure conclura que l'officier de police a en réalité succombé à une crise cardiaque, ce décès va provoquer la décrue des violences.
Le 31 mai, alors que se déroule à Paris la grande manifestation gaulliste après la dissolution de l'Assemblée nationale, un défilé analogue rassemblant à Lyon entre 70 et 100'000 personnes marque le retour définitif à l'ordre.
Sophie Meyer pour Les archives de la RTS