Produire, protéger, délasser. Voici les trois fonctions de la forêt telles qu'elles étaient présentées dans un pavillon de l'Exposition nationale de 1964. Trois axes certes non exhaustifs, mais qui constituent une porte d'entrée dans un univers à tout le moins foisonnant.
Produire
Outre l'exploitation industrielle de bois pour la construction ou l'ameublement, la forêt offre une matière première à des objets plus singuliers. Voyez plutôt :
En 1994, l'équipe de l'émission Passe-moi les jumelles suit deux artisans, un luthier et un "sanglier", dans la recherche du meilleur tronc d'épicéa. Cette sélection permettra la fabrication d'un violon ou le prélèvement des sangles nécessaires à l'élaboration des boîtes de vacherin.
L'équipe de Passe-moi les jumelles monte dans un un petit village des Préalpes vaudoise pour y rencontrer des tavillonneurs en plein travail sur une ferme d'alpage. Et pour l'un d'entre eux, pas de doute, si ce métier se poursuit c'est grâce au bois de lune, celui qui pousse pendant la lune rouge.
Protéger
Hiver 1968. L'émission Actualités fédérales aborde la question du reboisement dans notre pays. La Suisse romande vient en effet d'essuyer plusieurs catastrophes naturelles: il y eut les terribles neiges de 1962, les coups de vent de 1967. L'inondation de 1927 à Montreux est encore présente dans les mémoires. La Confédération décide de reboiser à tour de bras et les premiers paravalanches en aluminium font leur apparition.
Délasser
Les activités de loisirs en forêt sont multiples. Un exemple avec cette émission Le magazine de 1966 dans laquelle on retrouve des scouts suisses pour un rassemblement annuel dans la nature. Ils ont pour objectif de se mettre au service de la communauté nationale et d'aider le pays en réalisant par exemple des travaux de nettoyages des alpages. Le délassement n'exclut pas un comportement citoyen !
Un trésor à préserver
La forêt n'a jamais été aussi essentielle. A l'heure du changement climatique, sa fonction de protection contre les dangers naturels s'avère primordiale. Elle reste un des derniers sanctuaires pour la biodiversité. Et à l'heure du tout numérique et de l'ultra-productivité, elle nous offre un espace privilégié de respiration et de ressourcement.
Martine Cameroni pour RTSarchives