Certains jeux ont été pratiqués par des générations d’enfants. D’autres n’ont pas perduré dans les cours de récréations mais leurs souvenirs restent bien vivaces dans la mémoire des adultes. En 1983, pour l'émission la Suisse au fil du temps, le journaliste Claude Schauli et le réalisateur Philippe Grand, décident de reconstituer ces jeux avec un groupe d'écoliers du village d'Hérémence en Valais et une classe de Carouge à Genève.
Le jeu du renard
A Hérémence, les anciens se souviennent des jeux pratiqués durant leur enfance. Le dimanche après-midi, il fallait s'occuper aux mayens, les jeunes pratiquaient alors des activités de plein air comme le jeu du renard. Ce jeu d'adresse consistait, pour le renard, à passer à travers une corde sans se faire prendre par les chasseurs.
Le roi et la reine
Les jeux de devinettes sont demeurés très longtemps populaires en Valais, on s'y adonnait notamment lors des longues veillées d'hiver. Il faut dire qu'autrefois les passe-temps n'étaient pas si nombreux. On pratiquait par exemple "le roi et la reine". Un groupe d'enfants désignait une reine et un messager qui lui délivrait des critiques. La reine choisissait alors un des reproches rapportés par le messager et devait ensuite deviner l'auteur.
La boulangère
Toujours à Hérémence avait cours une variante de colin-maillard, où l'enfant rendu "aveugle" utilisait l'ouïe à la place du toucher pour reconnaître les autres joueurs. Cette version s'appelait la boulangère et on s'y consacrait aux mayens ou lors des récréations.
Ranguille-pète-à-moineau
Le jeu de la chèvre, connu aussi sous le drôle de nom de ranguille-pète-à-moineau, se jouait lui à Carouge, dans les préaux ou dans les arrières-cours. Il fallait toucher et démolir le tas de pierres appelé moineau, et récupérer son projectile sans se faire toucher par le ranguilleur.
Plus personne ne joue désormais à ranguille-pète-à-moineau mais chat perché, la marelle, cache-cache ou encore le loup animent toujours les préaux. Jeux de force, d'adresse, d'équilibre ou d'esprit, le monde des jeux demeure éternel.
Salomé Breguet pour les archives de la RTS