Au Japon, pays du Soleil Levant

Au début des années soixante, le Japon est encore très fortement imprégné par ses traditions. La modernisation du pays est en marche mais le Japon n'est pas encore cette puissance économique qu'il deviendra pas la suite. C'est une image d'un Japon séculaire que le réalisateur Jean-Jacques Lagrange, le journaliste Jean-Pierre Goretta et le caméraman Franck Pichard vont ramener en Suisse, laissant cependant augurer l'arrivée du "miracle économique japonais" de la fin de la décennie.

Durant son voyage, l'équipe de la TSR tournera deux reportages pour l'émission Continents sans visa et réalisera également une série de quatre documentaires à partir d'images de la télévision japonaise NHK.

Pour cette première émission diffusée en juin 1963, la visite débute dans le fameux et vaste marché aux poissons de Tuskiji, avant un détour par les tatamis de judo et en passant par l'industrie ou l'agriculture. L'équipe de Continents sans visa dresse le portrait d'un Japon à la fois corseté par des codes très stricts et, d'un point de vue technologique, très en avance sur son temps.

Diffusé quelques mois plus tard, ce second reportage est consacré aux archers de la Garde impériale qui pratiquent l'art traditionnel du kyudo. Ces images sont un exemple de «cinéma vérité», une méthode de tournage développée dans les années 50 et qui a profondément influencé les réalisateurs et les caméramans de la TSR.

Durant ce voyage, Jean-Jacques Lagrange réalise également une série de quatre documentaires à partir d'images de la télévision japonaise NHK. Ces reportages sont une commande du Comptoir suisse qui se tient à Lausanne en septembre de la même année et ils sont destinés à la présentation de l'hôte d'honneur, le Japon.

L'habitat traditionnel japonais est au coeur de cet épisode intitulé Le Japon : Le pays des tatamis. Parois coulissantes permettant de moduler l'espace à l'infini, jardins magnifiquement élaborés, la maison japonaise traditionnelle est composée principalement de bois, de papier et de tatamis.

Dans cet épisode intitulé Le Japon : Le pays des visages masqués, le théâtre Nô est à l'honneur. D'inspiration religieuse, il est d'origine aristocratique, tandis que le théâtre Kabuki, plus réaliste, s'adresse traditionnellement aux classes bourgeoises. Les Japonais sont également passés maîtres dans l'art des marionnettes.

La vie quotidienne, économique et sociale est au coeur de cet épisode intitulé Le Japon : Le pays des Zaibatsu. Le Japon, un pays qui évolue entre modernité et production de masse.

Le reportage Le pays des Torii diffusé en septembre 1963 et réalisé par Jean-Jacques Lagrange, revient sur l'histoire et la pratique du bouddhisme zen et du shintoïsme au Japon.

Au début des années septembre, en plein boom économique, le Japon accueille l'Exposition universelle dans la ville d'Osaka. La manifestation qui s'est déroulée de mars à septembre 1970 avait pour thème «Progrès et harmonie pour l'humanité». L'événement a accueilli 77 pays et plus de 64 millions de visiteurs. Une année avant la tenue de la manifestation, une équipe de l'émission Temps Présent s'est rendue sur place.

Des équipes de Temps présent retourneront régulièrement par la suite au Japon, témoignant des profonds bouleversements de la société japonaise.

Comment le Japon est-il devenu, en quelques années, une puissance industrielle et économique capable de s'imposer sur tous les marchés occidentaux ? Un siècle aura suffit au pays du Soleil Levant pour se hisser dans les premiers rangs de l'économie mondiale. Mais ce formidable essor économique entraîne de profondes mutations politiques et sociales. Bouleversements des liens familiaux, émancipation des femmes, résurgences du nationalisme et du militarisme, le Japon des années 70 oscille entre tradition et modernité.

A travers les témoignages de cadres et d'ouvriers, ce reportage de Temps Présent analyse les relations liant l'employé à son entreprise, placées sous le signe de la "double loyauté". S'il est considéré comme normal pour un salarié de ne pas prendre la totalité de ses vacances, afin de ne pas ralentir l'activité de l'entreprise, l'employeur, en revanche, assure à son personnel confort matériel et sécurité professionnelle. Bien que les Japonais s'en défendent, il s'agit d'un rapport de forces qui semble hérité de l'époque des samouraï.