Une ville en hiver
Située à 1000 mètres d’altitude en retrait des grands axes de communication, marquée par de longs hivers rigoureux, frappée par la crise horlogère: le portrait de La Chaux-de-Fonds que dresse l'émission Tell Quel en 1982 n'est pas très réjouissant.
La vie de bistrots
Mais s'il fait froid dehors, et même désargenté, il suffit d'entrer dans un bistrot pour se sentir bienvenu et découvrir un autre univers. A La Chaux-de-Fonds, les cafés sont des lieux de rendez-vous et de partage incontournables. Confrontation des idées, mélange des générations, chaleur humaine : en 1970, l'émission Carré Bleu saisit une tranche de vie dans un troquet de l'avenue Léopold-Robert.
Le Café des Faucheurs est le bistrot le moins cher de Suisse: en 1994, le café y coûte 1,50 francs, le ballon de rouge 40 centimes et il y règne une ambiance accueillante. On y vient pour y trouver un contact humain, des gens vrais et une belle convivialité. Les atouts d'un savoir-vivre typiquement chaux-de-fonnier.
Une culture vivante
La Chaux-de-Fonds possède deux institutions culturelles originales et dynamiques : le Club 44 et le Théâtre populaire romand (TPR).
Fondé à la fin de la Seconde guerre mondiale, le Club 44 est imaginé comme une tribune ouverte à des personnalités du monde culturel, intellectuel et politique. Le philosophe Jean-Paul Sartre et François Mitterrand y donneront des conférences remarquées. En 1994, date de son 50e anniversaire, le lieu connaît toujours un large rayonnement.
Entre représentation surprise dans une cafétéria d'usine, atelier pour enfants et spectacles d'avant-garde, le Théâtre Populaire Romand (TPR) n'a rien à envier aux grandes scènes romandes. En 1970, l'émission Regard s'intéresse au travail de cette troupe fondée par Charles Joris et dans laquelle joue la jeune Yvette Théraulaz.
Une beauté cachée
La ville de La Chaux-de-Fonds est le fruit d’un épisode tragique qui voit sa destruction complète après un incendie en 1794. Réalisée avec méthode, sa reconstruction aboutira à un plan en damier. L'essor de l’horlogerie structure le développement de la cité. Les logements et les ateliers se côtoient, symbiose entre industrie et urbanisme. Mais ce caractère architectural a souvent été mal jugé.
Quand on vous dit cette ville est laide, comment vous réagissez ? Oh bon maintenant, plus calmement.
En 1994, l'urbaniste Sylvie Moser évoque les beautés cachées de la ville, comme l'ancien crématorium, magnifié par les fresques et les mosaïques de l'artiste neuchâtelois Charles L'Eplattenier ou encore l'ancien manège, longtemps promis à la démolition et sauvé in extremis par une poignée de passionnés.
Cet enthousiasme sera récompensé. En 1994, l'association Patrimoine suisse décerne à La Chaux-de-Fonds le prix Wakker, saluant ses efforts de mise en valeur et de préservation.
De grands appartements, beaux et pas chers
Autre atout de la ville: son parc immoblier. Beaucoup d'anciens bâtiments dévolus à l'industrie horlogère ont été transformés en de magnifiques et immenses appartements loués à des prix défiants toute concurrence. Un rêve éveillé pour nombre de Lausannois et de Genevois.
Au patrimoine de l'UNESCO
L'impulsion, donnée en 1994, par l'attribution du prix Wakker débouche sur la demande d'inscription de La Chaux-de-Fonds et du Locle au Patrimoine Mondial de l'UNESCO pour son urbanisme horloger et sa parfaite alliance entre paysage urbain et industrie horlogère. Le 27 juin 2009, l'inscription est acceptée. Cette reconnaissance fait la joie et la fierté des habitants des deux villes.
Alors, convaincus?
Sophie Meyer, Martine Cameroni et Colette Achoumi pour RTSarchives
Retrouvez ci-dessous les intégrales de la plupart des émissions dont des extraits ont été publiés, et plus encore...